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Vie coopérative

La meunerie de Saint-Romuald fête ses 50 ans!

« En 67, tout était beau / C’était […] l’année d’l’Expo », dit la chanson de Beau Dommage. C’était aussi l’année de la construction de la meunerie de Saint-Romuald, centre névralgique de fabrication de moulées et de suppléments du réseau La Coop, qui célébrait, en 2017, son 50e anniversaire.

L’ouvrage Histoire de La Coopérative fédérée : L’industrie de la terre, de l’auteur Jacques Saint-Pierre, relate les circonstances ayant mené à sa construction : « Le service des grains et moulées fait l’objet d’une réorganisation complète au début des années 1960. Grâce à des investissements importants […], [La Coop fédérée] récupère le volume de ventes que la concurrence lui avait fait perdre. Plusieurs meuneries du réseau coopératif subissent une cure de rajeunissement en s’outillant pour offrir aux producteurs des services comme la moulée en vrac ou en cubes.

« La Fédérée modernise ses propres installations, mais elle se limite de plus en plus à la fabrication de suppléments pour ses meuneries affiliées. En plus de la meunerie de Saint-Henri, la Fédérée maintient en activité deux meuneries. »

L’une d’elles, ultramoderne, bâtie à Saint-Romuald en novembre 1967, remplacera la désuète usine de la rue Saint-Pierre, à Québec. Dès ses débuts, on y fabriquera environ 1000 tonnes de moulées par semaine et une trentaine de personnes y seront employées.

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« Avec l’accroissement de la demande et le développement de nouveaux aliments dans le réseau La Coop, il y a eu plusieurs rénovations et remplacements d’équipements à l’usine », indique Marcel Létourneau, qui dirigea la meunerie pendant deux décennies.

Les années 1980 et 1990 seront fertiles en investissements. La préparation de suppléments destinés à d’autres meuneries du réseau entraîne l’ajout de plusieurs équipements, dont un nouveau système de mouture et un mélangeur d’une capacité de cinq tonnes – le plus important du réseau aujourd’hui encore.

Dans cette foulée, on accroît la capacité d’expédition et d’entreposage grâce à l’agrandissement des entrepôts et à l’installation de nouveaux silos pour les ingrédients et les produits.

La demande d’aliments spécialisés, tels que les minéraux cubés, entraîne l’aménagement d’une troisième chaîne de cubage, ce qui confère à la meunerie la plus grande capacité motrice du réseau à ce chapitre (800 HP). À la demande des coopératives, l’installation d’équipements de tamisage à l’expédition en vrac réduira les particules fines des produits expédiés.

Au tournant des années 2000, la meunerie ne sera pas en reste : on automatisera la fabrication, l’ensachage et la mise en palettes des produits en sacs. Les silos d’entreposage d’origine, faits de bois, montrent des signes d’usure importants. Leur réfection complète s’échelonnera sur plusieurs années.

« L’agrandissement externe était limité, car l’usine est au cœur du parc industriel de Saint-Romuald et à proximité de voies ferrées et d’une zone commerciale, indique Marcel Létourneau. Nous avons amélioré nos installations en optimisant l’espace intérieur. À une époque, on investissait près de 1 million $ par année. »

Les forces de Saint-Romuald

Un demi-siècle plus tard, la meunerie emploie 60 personnes et fabrique chaque semaine 2300 tonnes d’aliments, soit 115 000 tonnes (en vrac et en sacs) de moulées, suppléments et minéraux cubés par année. « Avec l’usine MPX de minéraux et prémélanges pour l’alimentation, construite en 1990, et le Centre de distribution, bâti en 2013, elle fait partie d’un complexe hautement stratégique », soutient Richard Nadeau, qui dirige ces trois installations.

La meunerie fonctionne 24 heures sur 24, cinq jours par semaine et parfois plus. Elle dessert les coopératives agricoles de l’est de la province, de Victoriaville jusqu’à l’île Verte, et une partie de celles de la Rive-Nord. Une vingtaine de camions acheminent chaque jour les produits aux coopératives. Une quinzaine d’autres approvisionnent l’usine en ingrédients, sans compter une dizaine de wagons par semaine. Une logistique réglée au quart de tour.

Avant le projet Chrysalide, qui a permis d’accroître l’efficacité opérationnelle du réseau afin de générer des économies substantielles, la meunerie avait une vocation multiespèce (porcs, volailles, ruminants). On y fabriquait les suppléments qu’utilisaient dans leurs moulées les nombreuses meuneries du réseau, qui ne sont plus qu’au nombre de 16 : 12 au Québec, 1 en Ontario et 3 dans les Maritimes.

« Bien que spécialisée dans les aliments pour ruminants, Saint-Romuald demeure flexible et joue un rôle d’usine-pilote, souligne Richard Nadeau. Quand on a commencé à fabriquer de la moulée bio, on l’a testée à Saint-Romuald. Pendant l’épisode de diarrhée épidémique porcine, on s’est mis à produire ici les aliments pour porcelets, en raison de notre capacité à inclure les nombreux ingrédients spéciaux qui étaient alors nécessaires et de notre vaste expertise en ingénierie des procédés. »

« L’usine fonctionne presque à plein régime, et dans le réseau, les augmentations de volume d’aliments lui font pression, dit Richard Nadeau. Pour gagner en souplesse, on pourrait transférer une partie du volume dans d’autres usines. Cela dit, Saint-Romuald demeurera un pôle majeur de fabrication d’aliments pour le bétail dans l’est de la province. »

Patrick Dupuis

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

patrick.dupuis@lacoop.coop

patrick.dupuis@sollio.coop

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

patrick.dupuis@lacoop.coop