Une retraite planifiée
DOSSIER DESTINATION : RÉPUBLIQUE DE LA RETRAITE
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Peut-on vraiment partir à la retraite quand on a travaillé toute sa vie à bâtir une entreprise? Tout à fait, répondent trois couples de retraités qui s’assument complètement et qui s’accordent pour dire que la transition a été pensée, réfléchie et organisée, notamment grâce à l’appui des Centres régionaux d’établissement en agriculture du Québec. Mais encore, tout dépend de ce que l’on veut dire par retraite!
Une retraite planifiée et heureuse
Le mot « retraite » fait tiquer Paul-Armand Boudreault, ancien producteur laitier à Alma, au Lac-Saint-Jean. Paul-Armand a conclu il y a plus de 12 ans le transfert de la Ferme Pabyo, qu’il avait bâtie de ses mains en 1968, à partir d’une trentaine de taures. Ce sont ses deux fils, Donald et Michel, qui gèrent maintenant l’entreprise familiale. Loin d’être assis dans une chaise berçante au coin du feu, il demeure toujours disponible, à 76 ans, pour donner un coup de main. « Je continue d’aller à la ferme tous les jours durant l’été. Je vais aider mes garçons », raconte-t-il.
Se retirer de la gestion quotidienne exige toutefois un effort et une adaptation quand on est producteur. Paul-Armand a plus d’une anecdote à ce sujet. « Une fois, je me suis rendu à la ferme et je leur ai dit que c’était le temps de dérocher. Ils m’ont écouté, mais ils m’ont demandé de sortir la machinerie à la place! […] Il faut respecter et avoir confiance en ses enfants. Une fois que la décision de transférer est prise, il faut foncer et aller de l’avant. »
« Nous sommes fiers de notre relève. Ils sont meilleurs que moi, je n’ai pas peur de le dire, lance Paul-Armand. Ils essaient des choses. Par exemple, ils ont planté des petits pois l’an dernier. » « Ils nous épatent! » poursuit son épouse, Yolande Boily.
Paul-Armand et Yolande ont voyagé au Québec et ailleurs. Ils jouent au curling l’hiver, comme ils le font depuis 26 ans. Aujourd’hui, leurs voyages ont surtout comme destination leurs enfants. Ces derniers viennent les voir à leur tour durant la période des Fêtes et l’été. La retraite leur donne également la chance de voir grandir leurs petits-enfants. Paul-Armand n’a pas eu l’occasion de voir grandir ses propres enfants, en raison d’un horaire de travail qui s’étalait de 5 h 30 à 20 h chaque jour. « Je me reprends avec mes petits-enfants. Je les ai vus commencer à marcher, à parler, à faire de la bicyclette. » Yolande apprécie également la flexibilité de leur mode de vie. « C’est plus facile, plus relax. […] Maintenant, on peut partir quand on est invités à une noce. On n’a plus à se préoccuper de la manière dont la traite se fera », poursuit-elle. Durant la belle saison, ils résident dans une maison mobile installée près de l’entreprise familiale, tout en étant isolée par un boisé. « Ça nous permet ainsi d’avoir notre intimité quand on est occupés à la ferme l’été », indique Yolande.
Lauréat d’un Prix transfert de ferme en 2003, Paul-Armand participe encore aux évènements coopératifs dans sa région et il est souvent invité à parler de son expérience. Son histoire inspire encore des gens à prendre les devants et à discuter avec leur relève des moyens à mettre en œuvre pour transférer la ferme familiale de manière harmonieuse, à la satisfaction de tous.
Vous pouvez lire l'article complet dans l'édition imprimée du Coopérateur édition de juillet-août 2015.
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photos : PigmentB
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