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Jessie Lepage : La « madame des œufs », mais aussi des bœufs et des porcs!

Unoria Coopérative

Entre un emploi d’enseignante en arts à temps plein, trois enfants et une ferme avicole, bovine et porcine, Jessie Lepage a les mains bien remplies et la tête pleine d’idées! 

Et il y a du monde, à La Caboche Ferme Traditionnelle, membre d'Unoria Coopérative. À l’origine, c’était d'abord un couple, Jessie et Sylvain, une terre avec quelques vieux bâtiments agricoles qui ont été retapés depuis, et l’envie d’avoir quelques œufs frais. Mais comme produire ses propres œufs est rapidement devenu un réel plaisir, le loisir a fait place à un peu plus de rêve et d’idéation. 

En 2016, un premier plan d’affaires est écrit, dans lequel la ferme accueillerait des porcs en pâturage. Or, on s’en doute, ne va pas installer qui veut une ferme porcine avant d’avoir obtenu toutes les autorisations requises, ce qui peut prendre du temps! 

Des productions avicoles et bovines

Pas de soucis, on altère le plan initial. « On a saisi des opportunités, explique Jessie, pour se faire la main et développer d'autres projets et d'autres élevages, parce qu'on se rendait compte que c'était les marchés de proximité qui nous intéressaient, donc faire des élevages diversifiés. » 

En plus des 99 poules qu’elle avait déjà, la ferme a bénéficié du Programme d’aide au démarrage (+ 401 poules), et elle a acquis un premier quota de 25 poules! C’est donc près de 525 poules qui picorent maintenant à la Ferme La Caboche. 

Ce n’est pas tout. Dans le pâturage, en été, on retrouve aussi 2000 poulets de chair, 25 dindes, 500 canards de barbarie et une douzaine de bœufs des highlands. Ces derniers offrent un attrait tout singulier : non seulement ils sont dociles, mais en plus, ils attirent l’attention des curieux et des visiteurs qui veulent découvrir ces bovins à longs poils, si charismatiques. 

La production porcine

Finalement, après six années de travail, la ferme a commencé à accueillir en fin 2022 ses premières truies! Les premiers porcelets sont venus grossir les rangs des animaux de la ferme au cours de l’année 2023, qui ne devrait jamais avoir plus de 200 porcs dans sa production. 

Il en aura fallu, donc, de la détermination et des détours, avant d’arriver à concrétiser le projet initial. On comprend mieux, du coup, le nom de la ferme. « Caboche, c'est pour faire référence aux différents troupeaux qu'on a, aux différentes têtes, et c'est aussi parce qu'on est têtus, Sylvain et moi, répond la productrice. Au lieu d'aller en ligne droite, on a pris plusieurs "raccourcis" qui nous ont rallongés, mais c'est parce qu'on avait une vision et qu'on était déterminés. Nous, nous faire dire non, ce n'est pas une réponse qui nous convient. »

La conciliation travail et famille

Depuis l’arrivée des premiers porcelets, à l’été dernier, Sylvain a également pu quitter son emploi et s’occuper à temps plein de la ferme. Avant cela, les deux propriétaires travaillaient à temps plein à l’extérieur de la ferme tout en élevant leurs trois enfants. 

Cette gymnastique logistique a été rendue possible grâce à certaines automatisations. « Dans nos choix d'équipements et d'installations, on a toujours réfléchi pour que ce soit efficace et durable, explique Jessie. Le gros de notre production est surtout l'été, avec l'élevage de volaille. Je suis là en permanence et c'est moi qui fais la gestion des troupeaux et des abattages. Pour les poules pondeuses, le choix d'équipement dans notre pondoir fait que, oui, ç'a été plus dispendieux au départ, mais c'est une qualité de vie aussi qu'on s'est donnée en faisant ce choix-là. Notre pondoir est tout automatisé, avec un convoyeur qui apporte les oeufs. Faire ma collecte d'oeufs me prend 20 minutes. »

Accueillir les élèves

Maintenant que les porcs sont finalement arrivés à destination, d’autres projets sont sur la table. Jessie pense entre autres à l’agrotourisme. Elle aimerait bien conjuguer ses premières amours, l’enseignement, à sa vie à la ferme. Elle a d’ailleurs déjà commencé. 

« Je commence déjà à accueillir des groupes scolaires. Je pense qu'initier la jeunesse à l'agriculture, ça permet de rapprocher et de faire des citoyens qui sont soucieux de la manière dont c'est fait et d'où ça vient. Les jeunes qui viennent sont émerveillés de voir ça, de ramasser l'oeuf qui arrive dans le convoyeur et de le nettoyer : ils font attention! Et c'est drôle parce qu'il y a des jeunes dans mes classes, au secondaire, qui sont déjà venus à la ferme. "Ah, c'est la madame des oeufs!" (disent-ils.) »

En route vers l’expédition

Un autre projet, axé sur l’expédition, fait son chemin dans la tête de Jessie. C’est au cours de sa participation au Tremplin pour la jeunesse agricole présenté par Desjardins, que l’idée s’est concrétisée. Le programme est porté par le Fonds coopératif d’aide à la relève agricole, en collaboration avec Sollio Groupe Coopératif et la Fédération de la relève agricole. Il a été une occasion unique pour se former et rencontrer d’autres producteurs et productrices, lesquels ont aiguillé la productrice vers de bonnes solutions. 

« J'ai beaucoup de demandes de l'extérieur de Rimouski, et j'étais frileuse d'expédier des produits congelés, mais ça se fait. Les autres participants m'ont inspiré pour faire de l'expédition. Ils m'ont guidée là-dessus. Développer ce volet, c'est mon projet de cette année avec l'accueil de classes scolaires, mais le Tremplin m'aura permis de faire une première expédition à une entreprise pour préparer un cocktail dinatoire. Ça s'est bien rendu et tout est arrivé intact. Ça me rassure! » ajoute-t-elle.

Après les poulets, les poules, les porcs et les vaches des highlands, de nouveaux projets se concrétisent pour la Ferme La Caboche. Parions que ce ne sera pas les derniers!

Famille de Jessie Lepage

Photos : Incontournables Production

Stéphanie McDuff

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires. 

Stephanie.McDuff@sollio.coop

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.