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Sollio Agriculture, partenaire de la formation agricole au CIARC

L’art de cultiver la terre et d’élever des animaux exige de la patience, des connaissances ainsi que de bonnes techniques. Vous trouverez toute cette expertise au Centre d’initiatives en agriculture de la région de Coaticook (CIARC) où se trouve une ferme-école unique en son genre. 

Par l’entremise de Gérald Boivin et d’Anouk Caron, experts-conseils chez Sollio & Vivaco Agriculture coopérative, Sollio Agriculture participe à la formation de la relève, pierre angulaire du secteur agroalimentaire.

À la fin des années 1980, le Festival du lait de Coaticook (aujourd’hui l’Exposition Vallée de la Coaticook) tenait ses activités au centre-ville. Puis, les activités de jugement des animaux de l’expo ont été déplacées sur le site actuel du CIARC, une ferme vendue à la municipalité qui souhaitait en changer la vocation pour faire du développement immobilier. Les producteurs qui participaient à l’exposition agricole se sont mis à cogiter sur la possibilité de se doter d’une ferme-école pour répondre aux besoins de formation de la relève et des futurs employés de ferme. 

Une consultation impliquant notamment la MRC de Coaticook et les différentes instances de formation a mené à l’achat des terres et à la construction d’une école d’agriculture. « Les producteurs se sont dit que ça n’avait pas de sens que la ferme soit transformée en développement résidentiel alors que le besoin de former les jeunes était si criant, explique le directeur général du CIARC, Anthony Laroche. Ils ont donc foncé, ont rassemblé de l’argent, et, avec l’aide du député fédéral de l’époque François Guérin, ont convaincu la Ville et la MRC de Coaticook du sérieux de leur projet; c’est ainsi que le CIARC a vu le jour. » Par la suite, en 1990, les producteurs agricoles ont formé un conseil d’administration, embauché un gérant de ferme et des employés en plus de racheter du quota.

L’histoire du bâtiment du CIARC

L’épisode est tout simplement incontournable. Construite en 1912 par Eugene Baldwin, l’étable était alors, selon lui, la plus grande du Commonwealth. Sa structure d’acier en faisait un modèle unique en Amérique. Chacun des carreaux de la tôle qui recouvre le toit est estampillé de la feuille d’érable canadienne. La ferme du CIARC comporte aujourd’hui 80 ha de terre et possède 80 kg de quota produit par ses 65 vaches en lactation.

« Les fondateurs du CIARC, en collaboration avec la Commission scolaire de Coaticook, ont tout de suite démarré un projet de construction d’école et sont allés chercher des subventions et des partenaires pour former le Centre régional d’initiatives et de formation agricole (CRIFA), informe Anthony Laroche. Le ministère de l’Éducation, responsable de la formation des élèves, est devenu propriétaire du bâtiment où se donnent les cours. Tout le reste des installations appartient au CIARC. » Le Cégep de Sherbrooke s’est également engagé dans le projet. Les étudiants peuvent, depuis 1994, bénéficier d’une formation professionnelle et ajouter un volet collégial à leur cursus en apprentissage agricole. 

« Un autre objectif important était de fournir aux agriculteurs un guichet unique, poursuit Anthony. Un producteur qui avait la moindre question pouvait se pointer ici. Il y avait le Centre de formation professionnelle, mais, au départ, le MAPAQ y avait aussi des bureaux, tout comme l’Union des producteurs agricoles (UPA), l’organisme de bassin versant, le Club agroenvironnemental de l’Estrie, le Groupe conseil agricole de l’Estrie, le volet agricole du Centre local de développement, l’Exposition Vallée de la Coaticook et la Table de concertation agroalimentaire, entre autres. Bref, toute question trouvait sa réponse ici. Avec la centralisation, il ne reste plus que le Centre de formation professionnelle, le Centre d’éducation des adultes, le Cégep de Sherbrooke et le Groupe conseil agricole de l’Estrie au CRIFA. »

Chaque année, près de 200 élèves de formation professionnelle et quelque 50 étudiants au niveau collégial fréquentent les installations du CIARC. Une belle réussite pour les acteurs du secteur agricole de la région.

Sollio, partie prenante

La ferme-école, sous la gérance de Lydia Charron, exploite un troupeau de vaches laitières qui permet aux étudiants de parfaire leurs connaissances apprises par l’entremise des enseignants du secteur professionnel et du secteur collégial. « Nous agissons comme des coachs, expose Lydia Charron. Nous impliquons les étudiants à fond dans les activités de la ferme, tant dans la traite que dans l’alimentation. » Pour Anthony Laroche, il est important de donner accès à la réalité de ferme aux étudiants. « C’est la mission du CIARC, dit-il. Être le terrain de jeu, avec animateurs. »

La formation offerte par le Cégep de Sherbrooke dans le cadre du programme de Gestion et technologies d’entreprise agricole (GTEA) comporte l’élaboration d’un projet de microentreprise qui reflète la réalité du marché. « C’est super important. Tu dois monter un projet de A à Z, rédiger le plan d’affaires, trouver le financement. Tu dois avoir un plan de mise en marché et le faire arriver », indique Lydia Charron qui a elle-même réalisé un tel projet alors qu’elle était aux études.

L’engagement de partenaires du milieu agricole est essentiel et Sollio répond présent. La ferme-école de Coaticook peut compter sur l’expérience et les précieux conseils de Gérald Boivin, expert-conseil chez Sollio & Vivaco Agriculture coopérative. « Gérald nous conseille pour le troupeau laitier. Il fait notre ration et il va aussi nous coacher, précise Lydia Charron. Cette année, par exemple, nous voulons vraiment nous concentrer sur nos pâturages. C’est très important pour nous. Nous avons implanté de la luzerne dans nos rotations et ça va modifier notre alimentation à l’intérieur. Nous allons travailler avec Gérald là-dessus. Il va suivre notre contrôle et nous conseiller sur les changements à apporter. » 

Anthony Laroche tient aussi à souligner l’apport du vétéran expert-conseil pour sa présence au sein du conseil d’administration du CIARC pendant plusieurs années. Anthony Laroche a également reconnu la contribution importante de l’experte-conseil Anouk Caron de Sollio & Vivaco Agriculture coopérative, dont l’aide au secteur végétal de la ferme est, dit-il, impressionnant.

Projet Laboratoire vivant – Lait carboneutre

Le CIARC est aussi le coordonnateur estrien d’un projet de laboratoire vivant sur la carboneutralité de la production laitière. Le projet est subventionné par le programme Solutions agricoles pour le climat d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, porté par les Producteurs de lait du Québec et piloté par Novalait. « Notre chargée de projet en plantes fourragères pérennes et en agriculture régénératrice travaille avec cinq fermes de l’Estrie, dont la nôtre, à l’implantation de nouvelles pratiques permettant de limiter les émissions de GES et d’optimiser la captation du carbone, explique Anthony Laroche. De nombreux chercheurs sont impliqués dans les travaux de recherche qui sont réalisés avec la participation active des agriculteurs. C’est un projet étalé sur cinq ans, et des bilans carbone seront faits au début et à la fin. Il y aura des projets portant sur les plantes pérennes et les pâturages, des essais en champs et à l’étable et aussi un volet sur la gestion de l’azote dans le maïs et dans les cultures de couverture. Dans notre ferme, les producteurs, les chercheurs et les intervenants vont aussi côtoyer les étudiants; c’est important pour nous que les étudiants puissent baigner dans cet univers-là et se projeter dans l’agriculture de demain. »

Photo par Stéphane Payette : Sollio Agriculture est grandement engagé dans la ferme-école du CIARC. Lydia Charron, gérante du troupeau, et Anthony Laroche, agronome et directeur général, apprécient grandement la contribution de l’organisation.

Stéphane Payette

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.

stephane.payette@sollio.ag

QUI EST STÉPHANE PAYETTE
Membre de l'Ordre des technologues du Québec, Stéphane est expert-conseil en productions végétales à Novago Coopérative.Il est également journaliste à la pige pour le Coopérateur.