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La Coop fédérée et Sollio Agriculture devant la CAPERN

Mettre fin à l'inquiétude de deux solitudes par l'innovation et l'agriculture de précision

 

La Coop fédérée et sa division agricole, Sollio Agriculture, ont profité de leur participation aux consultations de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles de l’Assemblée nationale, pour se porter à la défense des familles agricoles québécoises, mais aussi pour rappeler qu’elles sont sensibles aux préoccupations de la population à l’égard de leur alimentation.

Les trois intervenants étaient Gaétan Desroches, agronome et chef de la direction de La Coop fédérée, Sébastien Léveillé, agronome, vice-président exécutif de La Coop fédérée et chef de la direction de Sollio Agriculture et Alexandre Mailloux, agronome, directeur, recherche et développement technique de Sollio Agriculture.

« Les deux solitudes de la société québécoise, les ruraux et les urbains, dépendent l'une de l'autre, sans vraiment se connaître. Le débat actuel représente une occasion de mieux faire connaître l'agriculture d'aujourd'hui et de valoriser le travail des familles agricoles », a affirmé d'entrée de jeu Sébastien Léveillé, vice-président exécutif de La Coop fédérée, et chef de la direction de Sollio Agriculture. Les trois présentateurs ont également insisté sur leur mission de se porter à la défense des familles agricoles québécoises en travaillant au développement d’une agriculture rentable et durable. « La prospérité des familles agricoles est notre priorité », a indiqué Gaétan Desroches, chef de la direction de La Coop fédérée. Ils ont rappelé du même souffle qu’ils sont sensibles aux préoccupations de la population à l’égard de l’innocuité de leur alimentation.

M. Desroches a en outre tenu à préciser que les producteurs agricoles du réseau La Coop en sont à la fois membres et propriétaires. Et qu’ils ont à cœur la santé de leur famille, la santé de leur entreprise, et le souci de produire des aliments sains, de qualité, à prix abordables pour les consommateurs.

Dans leur mémoire, La Coop fédérée et Sollio Agriculture proposent des mesures pour donner à l'agriculture québécoise des moyens de répondre aux exigences des consommateurs :

  1. Faire respecter les bandes riveraines et les zones sensibles dans les champs : malgré les impacts négatifs démontrés, plusieurs producteurs poursuivent la culture de ces zones;
  2. Donner un élan à l'agriculture de précision : bien que les technologies permettent l'accumulation des données sur l'utilisation des produits de protection des cultures, l’utilisation de ces données pour mettre la mise en action de nouvelles pratiques au champ se fait attendre;
  3. Faciliter l'application de précision : pour appliquer ce qui est nécessaire au moment où c’est nécessaire, un producteur a besoin d’équipement qui permette l’application localisée de produits. Ces équipements sont coûteux;
  4. Promouvoir l'arrosage à forfait : un arrosage effectué par un détaillant permettrait un audit plus facile; 49% des producteurs québécois préfèrent effectuer leur épandage de pesticides eux-mêmes;
  5. Auditer les détaillants de produits de protection des cultures : parce que la conformité de la vente de pesticides réside à la fois dans une recommandation agronomique consignée et dans une mesure de contrôle, c’est-à-dire en prévoyant une contre-vérification.

 

Les présentateurs ont mis en valeur plusieurs de ces recommandations. Ils ont notamment insisté sur la nécessité de faire respecter les bandes riveraines et les zones sensibles dans les champs. « Les bandes riveraines ne sont pas assez surveillées, a indiqué Sébastien Léveillé. Du soutien pourrait être offert aux producteurs afin de les aider à respecter les bandes riveraines. »

L’agriculture de précision doit également être encouragée. Les nouvelles technologies amènent les producteurs à transformer leurs pratiques et à en tirer des gains. La plateforme numérique AgConnexion est un pas dans cette direction. Quelque 11 600 fermes au Canada utilisent cet outil. L’agriculture de précision est économique et environnementale, car elle favorise l'application du bon produit, à la bonne dose, au bon moment et au bon endroit.

La Coop fédérée et Sollio Agriculture souhaitent ainsi réduire le taux d’application de pesticides. Les freins sont toutefois nombreux. Les équipements pour pratiquer l’agriculture de précision sont coûteux. « Pour en accélérer l’implantation, il faut accélérer la numérisation de l’agriculture. Un programme de crédit d’impôt favoriserait l’application », recommande Sébastien Léveillé. Cela dit, les équipements permettant de réduire les épandages manquent au Québec. On doit intéresser les équipementiers novateurs, européens notamment, à venir s’installer ici.

L’agronome joue un rôle clé dans cette démarche tournée vers des solutions de remplacement des pesticides. Il est un catalyseur de changement auprès des producteurs agricoles. Il favorise l’accélération du transfert des innovations technologiques vers les fermes.

Sébastien Léveillé a d’ailleurs souligné qu’il n’existe qu’une seule catégorie d’agronomes, tous encadrés par le même ordre et régis par un même code de déontologie, obligatoire et non négociable. Ils doivent également, à La Coop fédérée, comme tous les employés, se conformer à un code d’éthique. Quelque 75 agronomes sont à l’emploi de Sollio Agriculture, en plus des 300 travaillant dans le réseau des coopératives agricoles. « On prône que la relation entre un conseiller agronome et son client est une relation de conseil », a-t-il ajouté. Un groupe d’éthiciens se penche actuellement sur le mode de rémunération des agronomes dans les coopératives agricoles du réseau La Coop. Un plan d’action sera déposé. « Sur notre chiffre d’affaires de 6,3 milliards $, les ventes de pesticides représentent moins de 1 % », a fait savoir Gaétan Desroches.

Dans cette foulée, La Coop fédérée et Sollio Agriculture proposent un comité multipartite pour auditer les détaillants de produits de protection des cultures. Ce qui leur permettrait de se discipliner en matière de recommandations et d’application de pesticides.

Pour favoriser la transition vers une agriculture plus durable, il est nécessaire de faire confiance à la science et de respecter les diverses instances réglementaires, ont tenu à souligner les présentateurs.

Préoccupé par la santé des producteurs agricoles et des consommateurs, Sollio Agriculture a décidé, dès le printemps 2019, de vouer les travaux de sa Ferme de recherche en productions végétales au développement de pratiques et de produits alternatifs pour lutter contre les ennemis des cultures.

 

Pour écouter la présentation de La Coop fédérée http://www.assnat.qc.ca/fr/video-audio/archives-parlementaires/travaux-commissions/AudioVideo-82179.html

 

Pour consulter le résumé du mémoire de La Coop fédérée et de Sollio Agriculture, cliquez ici: http://bit.ly/2l33C8V