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Ferme Louise  : 8  semaines pour atteindre le succès

Avantis Coopérative

Avec un sixième rang dans le classement de l’AGREPP en 2021, un pourcentage de mortalité de 2,23 %, une conversion alimentaire de 1,39 et un IEP de 136,6, la Ferme Louise, située à Sainte-Louise, au Bas-Saint-Laurent, continue de se démarquer par son efficacité en pouponnière. La main de ses artisans, une gestion rigoureuse et des porcelets issus d’une maternité florissante ne sont pas étrangers à ses succès! 

Les excellents résultats obtenus en 2021 sont en fait les derniers d’une longue série. Très constante, la Ferme Louise, propriété d’Avantis Coopérative, se classe parmi les 10 meilleures de la province depuis 2006, selon l’AGREPP, preuve que les stratégies mises en place sont efficaces et durables.  

Avec ses 2500 places en pouponnière, elle est intégrée au Regroupement porcin Avantis et Olymel (RPAO). Les porcelets viennent de la Ferme Carmel, une maternité de 1350 truies, qui fournit entre 2500 et 3000 porcelets tous les mois, lesquels sont envoyés en alternance à la Ferme Louise et à la Ferme Athanase. C’est là que commence le succès de la Ferme Louise, les porcelets produits à la maternité étant exempts de maladie, et la biosécurité et la gestion y étant rigoureusement assurées. Voyons donc comment tout cela se déroule… 

 Une arrivée bien ordonnée à la Ferme Louise

Mercredi, 6 h, à la Ferme Carmel. Les porcelets de 6 à 6,5 kg sont en préparation. Non seulement ils déménagent, mais ils commencent aussi leur sevrage. « Il faut des équipes bien rodées pour être capables de réaliser ça, affirme Guy Duval, directeur des élevages porcins pour Sollio RPAO. On a un bon noyau de Québécois épaulés par des travailleurs étrangers, donc on est capables d’échelonner le sevrage sur de plus longues heures de travail. »  

Vers 7 h, un premier camion quitte la Ferme Carmel. La moitié des quelque 2500 porcelets arrive à destination vers 8 h et est placée dans les parcs en environ une heure de travail. Vers 13 h, tous les porcelets restants sont arrivés à la pouponnière, classés et séparés par grosseur, et toutes les pattes auront été passées au peigne fin par les employés de la ferme, Michel Bérubé et Sergio Bonifacio. 

L’arrivée étant terminée, c’est « la besogne des premiers jours » qui commence. Les employés d’expérience à l’œil acéré s’assurent qu’il n’y a pas d’anomalies, les quatre ou cinq premières semaines à la pouponnière étant cruciales pour l’engraissement qui suivra. D’après Guy, 80 % des bons résultats obtenus viennent de l’observation et du comportement des animaux. Les 20 % restants découlent des éléments techniques, comme l’ajustement minutieux des trémies (merci à Michel!), un débit d’eau suffisant, une distribution efficace de la moulée qui servira réellement au gain de poids ou encore une ventilation ajustée sur mesure. 

Les premières semaines passent et les porcelets reçoivent deux vaccins, dont l’un contre le circovirus et l’autre contre l’entérite. Une nouveauté cette année permet de se passer pour la première fois des aiguilles. En effet, les vaccins sont administrés dans l’eau ou… grâce à un pistolet portatif, qui permet une injection par voie sous-cutanée plutôt qu’intramusculaire. La technique, beaucoup plus rapide que la vaccination traditionnelle, a vite conquis les employés de la ferme, tant pour son efficacité que pour le bien-être des porcs – qui sont moins stressés et réagissent peu au léger pincement – et pour la sécurité. Fini, en effet, les risques de se piquer soi-même ou de laisser une aiguille dans le porc à l’étape de la vaccination!  

Ferme Louise - Le bâtiment

Une alimentation non médicamentée 

La moulée servie à la Ferme Louise est entièrement non médicamentée, tout comme celle de la chaîne de production du secteur, de la maternité à la pouponnière et jusqu’à l’engraissement.  

« On a souvent mauvaise presse auprès des gens, parce qu’ils ne connaissent pas la production porcine et auront certains préjugés, précise le directeur. Ils se disent qu’il y a beaucoup de médicaments dans le porc. Mais non, c’est une fausseté. Je me suis dit que si je pouvais faire le virage en ayant des animaux avec le moins d’antibiotiques possible, il fallait au moins que j’essaie. Ça fait trois ou quatre ans que c’est non médicamenté, et tout se passe très bien. Si les animaux sont adéquatement produits, dans un endroit sain et bien contrôlé au niveau de la biosécurité et des maladies, et qu’ils reçoivent la protection qu’il leur faut par la vaccination, normalement, on ne devrait pas avoir à utiliser des antibiotiques dans les aliments ou dans l’eau pour les traiter. » 

Au moins trois facteurs participent à la non-médicamentation : l’excellente qualité des animaux reçus de la maternité, l’emplacement de la ferme – qui est dans une zone de faible densité de production porcine – et le travail en bandes. En procédant par vide total entre chaque bande, on peut nettoyer la ferme de manière exhaustive et limiter ainsi la propagation de maladies. Même si le bâtiment reste vide pendant quelques jours, soit un laps de temps « qui coûte quelque chose », la rentabilité est au rendez-vous par la suite grâce à la qualité des animaux envoyés à l’abattoir, ajoute Guy.  

C’est en fait toute la chaîne qui profite d’économies d’échelle! En ayant des maternités très productives en bandes espacées de quatre semaines, on a un gros volume de porcelets qui arrivent au même âge tous en même temps, ce qui permet une entrée massive et un vide total en pouponnière. La même chose se fait du côté de l’engraissement. « Pour une filière, ajoute l’expert-conseil, c’est ce qu’il faut avoir. C’est l’avenir de la production. » 

Le grand départ des porcelets

Vendredi arrive. Les porcelets ont maintenant atteint 30 à 35 kg au bout de sept semaines. C’est le moment de déménager vers le site d’engraissement! 

Il faudra cinq à six camions sur deux à trois jours de travail pour vider complètement la porcherie… avant de commencer le grand nettoyage. Michel et Sergio sont mis à contribution pour récurer plafonds, murs et planchers à coups de jets d’eau à pression, savon et désinfectant. Tout est fait pour assurer un haut niveau de biosécurité et permettre aux futurs locataires d’entrer dans un établissement propre et sain.  

Le mercredi suivant le départ des porcelets, la ferme est prête pour l’arrivée des petits nouveaux.  

Des perles d’employés à la Ferme Louise

Si la Ferme Louise roule rondement, c’est par son excellente gestion, mais aussi grâce à son équipe. Guy Duval, qui est responsable de la gestion, ne tarit pas d’éloges sur l’employé permanent de la ferme, Michel, en poste depuis environ huit ans. Très proactif, toujours à l’affût des initiatives pouvant profiter à la ferme, doté d’une bonne vitesse de réaction quand il faut agir et d’un œil affûté pour l’observation des porcelets, Michel participe activement au succès de la Ferme Louise. Toujours minutieux dans sa manière de placer les animaux dans les parquets, il s’assure également que les bêtes malades sont traitées à temps, malgré un horaire bien chargé! Il est en effet responsable de quatre fermes et de 6000 places : la Ferme Louise (2500 places), la Ferme Sainte-Anne (1400 places), la Ferme d’engraissement Sainte-Hélène (1050 places) et la Ferme Sous L’ombre (1050 places).  

Michel est aidé de Sergio, un des travailleurs étrangers temporaires en rotation à la Ferme Louise. Sergio est le premier employé de la Ferme Louise à s’exprimer en espagnol. S’il existait quelques doutes au départ sur la facilité de travailler avec une personne non francophone, ils ne sont plus là aujourd’hui : l’entente est cordiale, les cellulaires font un magnifique travail de traduction instantanée, et la rigueur au travail est exemplaire. « J’en prendrais deux ou trois comme lui! » s’exclame Michel.  

Ferme Louise : Sergio et Michel

Photos : Stéphanie McDuff

Stéphanie McDuff

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires. 

Stephanie.McDuff@sollio.coop

Stéphanie est Rédactrice et chef de la production numérique pour le Coopérateur. Diplômée de l’Université du Québec à Montréal, elle est détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires.