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L’optimisation robotique : est-ce nouveau? Comment y arriver?

Qu’est-ce que l’optimisation robotique? Pour certains producteurs, c’est un concept peu connu, car ils ne sont pas encore rendus à ce niveau. Pour d’autres, c’est vouloir en faire encore plus avec son ou ses robots, car ils ne souhaitent pas se lancer dans un investissement majeur à court terme. Pour certains intervenants, c’est quelque chose dont ils sont à l’aise de parler, car c’est à la mode, mais ils ne sont pas vraiment capables, encore, d’accompagner les producteurs dans ce processus. 

Pour Sollio Agriculture, c’est quoi? La robotique, c’est une technologie implantée au Canada au début des années 2000. Et après une décennie déjà, cette division de Sollio Groupe Coopératif ne parlait plus en nombre de vaches ou en litres de lait traits, mais en kilos de gras produits par robot. Dans un souci d’améliorer la rentabilité des fermes robotisées du réseau, il nous est apparu essentiel d’élaborer un concept permettant de produire plus de kilos de gras avec un robot, ce que l’on nomma « optimisation ».

En 2012, un voyage dans l’État du Minnesota nous a permis de parfaire nos connaissances en optimisation. Nous y avons visité des fermes productives, avec des rendements par robot très élevés. À ce moment, les niveaux de production au Québec, pour certaines de nos fermes robotisées les plus productives, se situaient entre 75 et 80 kg de gras par robot. Les fermes visitées lors de ce voyage produisaient en moyenne entre 90 et 100 kg de gras par robot. Pour l’époque, c’était impressionnant. 

La tête pleine d’idées et de rêves, j’ai entré ces chiffres dans l’ordinateur pour découvrir l’impact économique d’une telle production. J’en suis rapidement venu à la conclusion que c’était une voie que nous devions emprunter. Il fallait favoriser une production optimale de kilos de gras par robot pour aider à améliorer les performances économiques de nos producteurs, avant qu’ils envisagent de rebâtir ou d’agrandir. C’est un pensez-y-bien, quand on sait que produire cinq kilos de gras de plus avec le même robot, c’est près de 22 000 $ de gains additionnels en fin d’année pour les mêmes infrastructures, si on se base sur une marge par kilo de gras de 12 $ (vaches en lactation, frais d’alimentation payés, sans inclure le financement du quota).

Bien entendu, rien ne se fait seul. Alors, il fallait se parfaire encore plus dans les connaissances de la robotique et du comportement animal, et aussi élaborer une analyse et une approche de travail qui seraient fonctionnelles et adaptables aux besoins de chacun. En 2013, le travail commence à la ferme. En 2016, une première formation sur l’optimisation est offerte à l’équipe d’experts-conseils en robotique de Sollio Agriculture – notamment à la Ferme Chamlab, qui produisait déjà, à l’époque, plus de 90 kg de gras en moyenne par jour avec un seul robot.

La base de l’optimisation

Aujourd’hui, plusieurs éléments ont évolué, mais la base de l’optimisation demeure. Comment faire pour optimiser? Est-ce si facile? À quel niveau puis-je me rendre avant d’agrandir ou d’avoir vu « le bout de mon robot », de mes installations ou de moi-même, comme propriétaire? Le tableau 1, tiré de Lactascan, présente des données sur 12 mois de producteurs figurant parmi les 10 % supérieurs en ce qui a trait à la marge/robot, comparativement à la moyenne.

Tableau 1

 

 

En regardant ce tableau, on peut se dire : je n’ai qu’à ajouter des vaches au robot pour obtenir plus de kilos de gras. Il est vrai qu’un nombre plus élevé de vaches favorisera plus de kilos, mais rendu à un certain niveau, si la production de kilos de gras par vache et la vitesse à le libérer ne sont plus au rendez-vous, on atteindra rapidement la capacité maximale. La robotique, c’est de la mathématique (traites x kg/traite = kg/robot). 

Partant du principe que le robot est une machine à traire, il faut créer la traite, comme démontré dans le tableau 2 : la fameuse « traite gratuite ». La traite gratuite signifie une traite payante. En d’autres termes, on ne recherche pas la traite à tout prix, avec pour conséquence une plus faible quantité de kilos de lait par traite, comme discuté dans un article précédent. La robotique, c’est unique. Aucun autre système de traite ne demande à un animal une autonomie de traite. C’est pourquoi, avec un robot, on doit penser « robotique ». Comme vous pouvez le constater, le deuxième élément, très important, est la vitesse de traite, et le troisième est le nombre de vaches.

Tableau 2

 

Pour créer la traite, il faut penser « vache »

Je m’explique : penser vache, c’est, à la base, respecter sa nature profonde. La vache est un animal routinier, qui a besoin de trouver sa place dans le troupeau pour trouver sa place au robot. Comme je m’amuse à le dire, une vache, ce n’est pas un siffleux : il faut l’aider à trouver son trou! Comment y arriver? Tout d’abord, à l’aide d’une ration bien équilibrée, en harmonie avec les aliments servis au robot. 

Il faut aussi veiller à la façon de gérer les repas et la santé du troupeau, tant la santé digestive que celle des pieds et membres. Comment penser améliorer les passages des animaux si leur locomotion est affectée? C’est la base d’un déplacement efficace. Nigel Cook, vétérinaire et professeur à l’Université du Wisconsin, a expliqué dans un webinaire que la prévalence de vaches ayant des problèmes de locomotion est encore beaucoup trop élevée en robotique, comme le montre le graphique 1. 

Graphique 1

La vitesse de traite (kg/min, kg/h) est également importante. Elle dictera l’atteinte d’une productivité supérieure de kilos de gras/robot. Par exemple, vous avez 21 heures pour produire les 90 kg de matière grasse espérés. Avec quels animaux voulez-vous le faire? En d’autres termes, quelles vaches méritent de rester dans le troupeau et lesquelles devront le quitter? Vous aurez parfois des choix difficiles à faire, mais comme je le dis aussi, les meilleurs n’ont pas de cœur…

En tant que gestionnaire, vous devez prendre des décisions qui vont rendre votre entreprise encore plus rentable. Je pourrais vous parler encore longtemps des facteurs favorisant plus de kilos au robot, mais sachez que Sollio Agriculture a mis en place deux outils pour vous aider à y voir plus clair.

Ces deux outils uniques sur le marché vous aideront à optimiser votre entreprise robotisée. Tout d’abord, un protocole robotique, permettant une analyse en profondeur de votre troupeau. Ensuite, un audit robotique, qui analyse l’entreprise robotisée en tenant compte de son caractère unique. L’expertise de Sollio Agriculture en optimisation a fait ses preuves. N’hésitez pas à demander à votre expert-conseil un accompagnement unique pour un système unique.

Bonne robotique!

Philippe Couture

QUI EST PHILIPPE COUTURE
Agronome, Philippe travaille chez Sollio Agriculture comme expert, stratégie d'affaires agricoles en production laitière. 

philippe.couture@sollio.ag

philippe.couture@sollio.ag

QUI EST PHILIPPE COUTURE
Agronome, Philippe travaille chez Sollio Agriculture comme expert, stratégie d'affaires agricoles en production laitière. 

philippe.couture@sollio.ag