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Les entreprises s’adaptent à la pandémie : les Trouvailles gourmandes du Canton

Photo : Toute la famille est active sur la ferme, Dominic Châtelain, Camille, Alexanne, leur mère Chantal Boulé, Félix et Élizabeth.

Les entreprises agricoles qui approvisionnent des marchés de proximité suscitent un intérêt croissant, de la part tant des agriculteurs que des consommateurs. La pandémie a fait dévier ces entreprises de leur trajectoire habituelle, mais elles se sont adaptées… et rapidement. En voici un bel exemple : les Trouvailles gourmandes du Canton. 

Avant la pandémie, les produits issus de l’élevage d’agneaux des Trouvailles gourmandes du Canton, à Roxton Falls, étaient vendus dans les marchés publics, à la boutique de la ferme ainsi qu’auprès de certains restaurateurs et boucheries. Comme partout ailleurs, la COVID-19 a brisé la plupart des canaux de commercialisation. Récit d’un producteur qui a trouvé son salut dans l’église.

Dominic Châtelain, Chantal Boulé et leurs quatre enfants produisent quelque 400 agneaux par année, dont près de 320 sont commercialisés. La famille transforme 80 % de ses bêtes en près de 70 produits, dont une grande variété de coupes de viande, des charcuteries (saucisses, terrines, cretons, viandes fumées) et des mets préparés (ragoût, tourtières, sauce à spaghetti, effiloché d’agneau, etc.). 

Les autres bêtes, soit 20 % des agnelles, sont consacrées à la relève du troupeau, composé de 225 brebis de races Arcott Rideau et Dorset.

Action-réaction

Habitués à affronter les obstacles, Dominic et Chantal ont réagi rapidement à la fermeture des commerces où étaient distribués leurs produits. Ils étaient conscients que l’agneau n’est pas un produit de première nécessité, mais un produit haut de gamme. 

En 48 heures, ils ont, avec d’autres producteurs, transformé le marché public de leur région en marché en ligne, en offrant la livraison à domicile. « Mais l’engouement était trop fort pour livrer chez le client, affirme Dominic, ancien expert-conseil du réseau coopératif. Il a fallu se réorganiser dès la première semaine. » 

Parallèlement, l’annonce du premier ministre Legault d’acheter des produits du Québec et le lancement du Panier Bleu avaient un effet fulgurant sur la demande. 

Ayant donc une clientèle captive, le couple a cherché un lieu où leurs clients pourraient récupérer leurs commandes faites en ligne. Il a trouvé, à Granby, une église anglicane inoccupée pendant cette période de pandémie. 

La « messe » agricole

C’est donc dans ce lieu saint que tous les producteurs s’étant joints au marché en ligne livrent leurs produits le vendredi. Des travailleurs – producteurs, membres de leur famille ou amis – y préparent les commandes de chaque client, tout en respectant les directives de distanciation sociale et de sécurité sanitaire. Dominic et Chantal y contribuent.

Le client peut commander ses produits à la boutique virtuelle du samedi midi au mercredi soir. Au moment de sa transaction en ligne, il choisit l’heure de collecte, qui se fait toujours le samedi suivant. À son arrivée à l’église, il donne le numéro de sa commande, et ce sont les travailleurs qui la déposent dans le coffre arrière de la voiture. La solution fonctionne tellement bien que Radio-Canada a présenté un reportage sur ce point de distribution inusité. 

Le partage des tâches

Dominic et Chantal se partagent les nombreuses tâches liées à la transformation et à la commercialisation. Quant aux quatre enfants du couple – Alexanne (15 ans), Camille (13 ans), Élizabeth (10 ans) et Félix (8 ans) –, ils sont assez expérimentés et fiables pour s’occuper des animaux au quotidien.

Heureusement que les écoles ont été fermées, car Chantal est aussi enseignante au primaire. Dominic aurait été seul pour affronter toute cette réorganisation. 

« La pandémie n’a pas simplifié les choses, tient à dire Dominic. Mais le fait d’avoir réagi rapidement a contribué à garder nos ventes à niveau. » Il précise toutefois que la courbe de ventes, qui s’accentue généralement à Pâques, a été plutôt « aplatie » cette année, pour utiliser un terme à la mode.

Est-ce que cette façon de livrer la marchandise pourrait se poursuivre après la pandémie? Dominic explique que le conseil d’administration du Marché public de Granby et région a pris la décision de fonctionner de cette façon jusqu’au 30 août 2020.

Par ailleurs, « un local trois saisons est en construction à Granby et sera disponible à l’automne pour le marché public et d’autres activités. Est-ce qu’on y installera un point de distribution des commandes? On verra l’an prochain », conclut Dominic Châtelain, qui s’estime déjà très occupé en cette saison 2020 peu ordinaire.

Guylaine Gagnon

QUI EST GUYLAINE GAGNON
Guylaine a grandi sur une ferme dans la région de Lanaudière. Intéressée par l’écriture, elle ne croyait pas qu’un jour elle combinerait son métier à celui de ses parents. Embauchée en 1991 comme secrétaire-correctrice, Guylaine a depuis gravi les échelons jusqu’à la fonction de rédactrice en chef du Coopérateur.

guylaine.gagnon@lacoop.coop

 

guylaine.gagnon@sollio.coop

QUI EST GUYLAINE GAGNON
Guylaine a grandi sur une ferme dans la région de Lanaudière. Intéressée par l’écriture, elle ne croyait pas qu’un jour elle combinerait son métier à celui de ses parents. Embauchée en 1991 comme secrétaire-correctrice, Guylaine a depuis gravi les échelons jusqu’à la fonction de rédactrice en chef du Coopérateur.

guylaine.gagnon@lacoop.coop