Aller au contenu principal

Sécurijour : pour célébrer la sécurité!

Une centaine de jeunes de l’école primaire Sacré-Cœur-de-Marie, de Tingwick, ont participé le 29 mai dernier à la 11e édition de Sécurijour, un événement devenu un incontournable pour les agricultrices et la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec.

Depuis 2013, cette activité s’invite à une école primaire centricoise, différente d’une année à l’autre, et mobilise une trentaine de bénévoles, dont plusieurs agriculteurs et agricultrices. « Nous sommes très fiers de l’équipe d’animateurs et d’animatrices créée au fil des années, précise Joëlle Cantin, agricultrice et membre du comité organisateur. Ces personnes dynamiques réussissent en moins de 10 minutes à bien faire passer leur message! C’est réconfortant de voir le soutien des commanditaires et la participation active des écoles et de la communauté autour. »

Huit ateliers ludiques

Les ateliers sont conçus de manière à couvrir l’ensemble des risques pouvant être évités par la prudence et surtout la connaissance et la prise de conscience des dangers. « On aime travailler en prévention, précise Isabelle Bordeleau, conseillère à la vie syndicale à la Fédération de l’UPA, également active à l’organisation de cet événement. Les activités proposées visent pour la plupart à marquer les esprits des enfants pour qu’ils s’en rappellent, insiste Mme Bordeleau. Le tout dans une ambiance festive! »

D’un atelier à l’autre, les enfants écoutent sans se faire prier ni ramener à l’ordre. Celui animé par l’agricultrice Ninon Delude, Attention, ça cale, à propos des risques liés aux silos à grains, capte particulièrement l’attention : « Lorsqu’une personne cale dans le grain jusqu’à la taille, une pression de 300 livres s’exerce sur elle. Même si ton parent va te secourir, insiste l’agricultrice, il ne sera probablement pas capable de te sortir à cause de la pression. »

À l’atelier M’as-tu vu?, un gros tapis rouge est installé autour du véhicule lourd pour imager le concept des angles morts. On explique aux enfants que s’ils ne voient pas l’adulte qui conduit, lui non plus ne les voit pas. Ont été également présentés les risques liés à l’électricité, la marche à suivre en cas de feu, les bons comportements à vélo et avec les animaux ainsi que la reconnaissance des produits dangereux.

À l’atelier Réagir, plus long qu’on pense, les enfants ont été sensibilisés aux dangers associés à une prise de force en mouvement et à l’importance de porter des vêtements de travail ajustés afin de s’assurer qu’aucun fil, ni manche de chemise, ni cheveux ne dépassent!

Yvan Bergeron : un amputé de ferme

Après avoir fait le tour des ateliers situés dans la cour d’école et de la caserne de pompier à proximité, les élèves ont eu la chance d’assister à une conférence racontant les conséquences d’un morceau de vêtement coincé dans une prise de force. Yvan Bergeron a perdu son bras droit le 30 octobre 2011. En voulant huiler sa chaîne d’ensileuse, un petit morceau de son vêtement s'est coincé et l’agriculteur a perdu son chandail et sa veste en 15 secondes. Lorsque le moteur du tracteur a cessé de fonctionner, son bras était écrasé, mais pas arraché. Malgré une chirurgie d’urgence, l’agriculteur a dû se faire amputer.

Avec humour et simplicité, le producteur laitier raconte aux enfants sa réalité quotidienne, avec un seul bras, le gauche, lui qui était droitier. Copropriétaire avec ses frères de Ferme Bernoise, située à Saint-Samuel, ce passionné du métier a su adapter sa machinerie afin de continuer à faire ce qu’il aime le plus dans sa vie : vivre de l’agriculture! 

Un jeune garçon lui a demandé : « As-tu pensé à vendre ta ferme lorsque tu as eu ton accident? » L’agriculteur a souri. « L’agriculture, c’est ce que j’aime faire. C’est certain que j’ai eu un gros choc, a répondu le conférencier. J’ai attendu d’être remis de mes émotions avant de prendre une décision. Et, tranquillement, avec le soutien du personnel du centre de réadaptation, de mes frères et de ma famille, je réussis aujourd’hui à continuer mon métier d’agriculteur et à donner des conférences sur la sécurité à la ferme! » a-t-il conclu le sourire bien accroché!


Le concept de Sécurijour existe partout en Amérique du Nord, et ce, depuis 1985. Il s’agit d’un programme d’activités pour enfants, visant à faire connaître les bons comportements à adopter lorsque les dangers surviennent, à la ferme comme à la maison.

Pour plus d’information, consultez le site de l'UPA

Photos d'Isabelle Éthier
 

Isabelle Éthier

QUI EST ISABELLE ÉTHIER
Isabelle est conseillère en gestion organisationnelle et relations humaines en milieu agricole.

isa.ethier4@gmail.com

QUI EST ISABELLE ÉTHIER
Isabelle est conseillère en gestion organisationnelle et relations humaines en milieu agricole.