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Affaires économiques

Fin de la 2e ronde des négociations de l’ALÉNA

C’est le 5 septembre qu’a pris fin, à Mexico, le deuxième cycle de la renégociation de l’ALÉNA. Malgré des pourparlers difficiles, les représentants des trois pays signataires de l’Accord disent avoir fait des progrès importants, et se préparent maintenant pour la troisième ronde qui se tiendra à Ottawa, fin septembre.

Une douzaine de rencontres étaient à l’ordre du jour. Certaines concernaient les règles sur les pièces automobiles, cruciales pour les Américains, la propriété intellectuelle et les conditions des travailleurs manufacturiers. L’agriculture a aussi fait l’objet de discussions au cours de ce long week-end de démêlés, du 1er au 5 septembre.

Le puissant lobby agricole américain s’oppose à une refonte en profondeur du traité. Le Mexique importe le tiers de son maïs et près de 50 % de tous ses aliments des États-Unis, pour qui ce marché d’exportation, dans le secteur agricole, est le plus important débouché, rapportait Radio-Canada.

Les échanges agricoles entre le Canada et les États-Unis sont également d’une importance capitale pour les producteurs de part et d’autre de la frontière.


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Gestion de l’offre

Le Canada n’a pas encore voulu aborder l’épineuse question de la gestion de l’offre. Les Américains et les Mexicains ont cependant commencé à se pencher sur cet enjeu, notamment en ce qui a trait aux contrôles canadiens sur l’importation de volaille et de produits laitiers, mais sans pour autant avoir déposé de demande formelle chiffrée, a indiqué La Presse canadienne.

Le représentant commercial américain, Robert Lighthizer, a spécifiquement souligné que le nouvel ALÉNA devrait élargir les possibilités pour les agriculteurs des États-Unis.

Normes agroalimentaires

Le Canada a cherché à inclure dans les exigences de l'ALÉNA un conseil de coopération en matière de réglementation pour réduire les obstacles au commerce et encourager l’harmonisation.

Les Américains favorisent, eux, à la demande de leur lobby agroalimentaire, une plus grande compatibilité réglementaire pour les produits agricoles (autorisation de biotechnologies, limites maximales de résidus pour les pesticides sur les fruits et légumes).

L’Alliance canadienne du commerce agroalimentaire et les exportateurs canadiens de produits agroalimentaires demandent, quant à eux, que l’ALÉNA inclue le maintien du Chapitre 19 sur l’Examen et le règlement des différends en matière de droits antidumping et compensateurs.

Accord ou pas d’Accord?

Les menaces du président, en cas de différends majeurs, de mettre fin à l’Accord ne font toutefois pas frémir les négociateurs canadiens. C’est le Congrès américain qui aura le dernier mot, indiquait en entrevue l’ex-premier ministre du Québec, Jean Charest. Un Congrès qui est fortement influencé par divers lobbies, agricoles et de l’automobile, notamment.

Les trois négociateurs s’entendent pour dire que la conclusion de ces négociations fera de l’ALÉNA un accord renouvelé qui générera d'importantes retombées économiques pour les trois pays membres.


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3e ronde à Ottawa

Le Canada sera à son tour l'hôte des négociateurs commerciaux, du 23 au 27 septembre, à Ottawa. Cette 3e ronde serait, selon plusieurs, la plus corsée des trois, en raison du dépôt de nombreux amendements et d’autres demandes jugées plus sensibles et litigieuses, dont l’accès aux marchés agricoles. Les pays ont réaffirmé leur engagement à une négociation accélérée et complète, avec l'objectif commun de conclure le processus vers la fin de cette année.

Plus de détails à venir.