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Apimondia : ça bourdonnera!

Crédit photo : Mélissa Girard

La Fédération internationale des associations d’apiculteurs, Apimondia pour les intimes, a choisi Montréal pour son 46e congrès mondial, qui aura lieu du 8 au 12 septembre prochain. Pierre Giovenazzo, professeur à l’Université Laval et président du comité organisateur, nous parle de l’effervescence que génère Apimondia 2019.

« C’est un évènement majeur, aussi bien pour Montréal que pour le milieu apicole québécois et canadien, l’équivalent des Jeux olympiques, dit en s’animant Pierre Giovenazzo. Vancouver avait tenu le congrès en 1999, et le revoilà au Canada 20 ans plus tard. Avec 150 pays membres et un congrès mondial bisannuel, on a déjoué le principe d’alternance en décrochant l’évènement! On attend entre 8000 et 10 000 inscriptions, ce qui fera de ce congrès le plus gros d’envergure internationale à Montréal en 2019, avec des retombées estimées entre 28 et 30 millions $. »

Enthousiaste, le Pr Giovenazzo l’est pour deux quand il décrit le rendez-vous qu’il concocte depuis quatre ans en collaboration avec Rod Scarlett, directeur général du Conseil canadien du miel, et Stephen Pernal, chercheur à Agriculture et Agroalimentaire Canada ainsi que maître d’œuvre de la programmation scientifique du congrès. Le trio s’active pour faire d’Apimondia 2019 une occasion aussi marquante que l’a été le symposium d’Apimondia sur la sélection génétique et les pathologies, tenu à Québec en 2012, évènement affichant complet qui avait laissé bonne impression aux apiculteurs, chercheurs, spécialistes et industriels. « Apimondia, c’est d’abord un congrès pour les apiculteurs, avec des chercheurs », insiste Pierre Giovenazzo.

Le thème du congrès se veut rassembleur : « Travailler ensemble au sein de l’agriculture, la réponse du Canada à l’apiculture durable ». Hivernage des colonies, lutte contre les parasites, apiculture pollinisatrice – les sujets qui intéressent les apiculteurs d’ici captivent aussi, dans une large mesure, les apiculteurs d’ailleurs. « Mais en ce qui concerne d’autres aspects, les réalités sont très différentes, dit le Pr Giovenazzo. Par exemple, de grandes fermes apicoles d’ici ayant des milliers de ruches louent leurs services de pollinisation et font de la transhumance sur de grandes distances, alors qu’en Europe les apiculteurs paient pour installer leurs ruches dans les champs! Dans d’autres pays, les gens ont quelques ruches pour faire de l’apiculture familiale un revenu d’appoint en vendant une partie du miel, alors qu’ici les fermes sont spécialisées. »

Nouveauté, un volet éducationnel sera présenté en soirée, avec des ateliers techniques portant notamment sur l’analyse sensorielle des miels, l’apiculture urbaine ou la prévention des allergies aux piqûres. Le jour, les séances d’affichage alterneront avec les conférences et les tables rondes webdiffusées visant la recherche de solutions consensuelles. La semaine sera couronnée de visites, organisées avec l’aide de la Fédération des apiculteurs du Québec : les congressistes pourront aller voir l’entreprise de renommée internationale Intermiel, à Mirabel; la miellerie Miels d’Anicet, à Ferme-Neuve, réputée pour son approche nordique et biologique; et Miel Montréal, qui exploite 45 ruches sur les quelques 2000 que compte l’île. Une foire commerciale, ApiEXPO, occupera l’entièreté de la salle principale du Palais des congrès.

Enfin, au début de chacune des quatre journées de conférences, des orateurs notoires mettront la table pour ce qui suivra. Lundi, Gene Robinson (Illinois), celui-là même qui a décodé le génome de l’abeille en 2004 parlera de la génomique dans le décodage non pas du génome, mais des comportements sociaux de l’abeille. Rufus Isaacs (Michigan) prononcera mardi une allocution sur l’aménagement des habitats naturels de façon à aider à la nutrition des abeilles pollinisatrices des cultures fruitières. Mercredi, Peter Rosenkranz (Allemagne), expert du Varroa destructor et du syndrome d’effondrement des colonies, qui est lui-même apiculteur, discutera de la santé des abeilles. Le congrès se conclura par un exposé de Thomas Seeley (New York), spécialiste des abeilles sauvages et du darwinisme appliqué à notre meilleur ami ailé. Ce dernier est en outre l’auteur de livres primés aux titres séduisants, tels que La sagesse de la ruche ou La démocratie chez les abeilles.

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Étienne Gosselin

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.

etiennegosselin@hotmail.com

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.