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Le Pacte de Nutrinor

Nutrinor coopérative

Inspirée de pratiques européennes, Nutrinor prend encore les devants en matière de développement durable en lançant le Pacte agricole durable Nutrinor (PADN). L’entreprise veut ainsi se positionner comme un leader mondial de l’agriculture durable, rien de moins. Entretien avec le président de la coopérative du Saguenay – Lac-Saint-Jean, Dominic Perron.

Coopérateur : Nutrinor est réputée pour ses pratiques de développement durable. Expliquez-nous en quoi consiste cette nouvelle approche?

DP : Chez Nutrinor, on fait du développement durable depuis une dizaine d’années. C’est profondément implanté à l’intérieur de notre coopérative. Le défi était d’amener une démarche DD, mais à saveur agricole. Le Pacte agricole durable Nutrinor est donc d’abord et avant tout une démarche d’amélioration de la production agricole. Les consommateurs sont de plus en plus concernés par la façon dont nous produisons leurs aliments. Ils sont informés, très engagés et exigeants. Le PADN vient répondre à ces enjeux. Il se décline en trois axes : l’environnement, l’économie et les enjeux sociétaux.

Concrètement, comment le PADN va-t-il fonctionner?

Le nom le dit, c’est un pacte. Une entente entre deux parties, soit Nutrinor et le producteur membre. Nutrinor s’engage à l’accompagner grâce notamment à des activités de formation et à la mise en place de techniques innovantes pour l’aider à adopter des pratiques plus durables dans son entreprise. Dans le volet formation, nous sommes allés, l’automne passé, en France et au Danemark pour comprendre comment le secteur agricole aide ses producteurs à cheminer au travers des trois axes du développement durable. C’est le genre d’initiatives que Nutrinor s’engage à faire dans le Pacte. Et les producteurs, eux, s’engagent à faire avancer la démarche dans leur ferme. C’est bien important comme prémisse.

Donnez-nous des exemples d’amélioration de façons de faire à la ferme.

Dès qu’un producteur membre signe son adhésion au Pacte, on commence par un diagnostic, qui sera ni plus ni moins qu’un bilan, une photo au jour 0 de la situation de l’entreprise en fonction de l’environnement, de l’économie et de la responsabilité sociale. Ensuite, il y aura un plan d’action, un peu comme une planification stratégique, dans lequel des pistes de solutions seront proposées pour améliorer la production agricole à la ferme. Par exemple, je suis moi-même un producteur laitier. Quels sont les points d’amélioration potentiels que je pourrais appliquer? En matière d’environnement, je pourrais aménager des bandes riveraines le long de tous les cours d’eau qui sillonnent mes terres. Je pourrais aussi réduire mes applications de produits de protection des cultures et d’engrais de synthèse. Du point de vue économique, je pourrais me donner un plan d’action pour améliorer mes coûts de production, faire un suivi plus serré de mon bilan. Économiquement, si tu n’es pas viable, tu ne seras pas durable dans le temps. Au niveau sociétal, nos entreprises emploient de plus en plus de personnes. Je pourrais organiser une activité avec une mutuelle de prévention pour améliorer la santé et la sécurité à la ferme. Ou mettre de l’avant un fonds de pension pour les employés. Bref, le tout en fonction des besoins de la ferme et des trois axes principaux de développement durable.

Comment se déroule le diagnostic d’une entreprise?

Le tout commence par une rencontre de quelques heures avec un expert-conseil. On fait le tour de tous les aspects de l’entreprise. Cultures, machinerie, consommation d’énergie, applications au champ, gestion financière, gestion et alimentation de troupeau, gestion des employés, empreinte environnementale. Tout. C’est très exhaustif. Ça fait partie de la crédibilité de la démarche. Il ne faut pas que ce soit juste un front. Ensuite, on propose un plan d’action pour améliorer les pratiques.

Combien de producteurs comptez-vous voir adhérer au PADN?

Idéalement, on souhaiterait que nos 700 producteurs membres y prennent part. Mais on commence par étapes. Cette année, on s’est fixé un objectif d’une cinquantaine de membres afin d'être en mesure de livrer la marchandise.

C’est une démarche qui tend à offrir de plus en plus de services aux producteurs, n’est-ce pas?

Exactement. J’ajouterai qu’il faut être inclusif dans la démarche. C’est très important. Cela dit, ce n’est pas un virage pour le biologique qu’on adopte. Si certains le veulent, aucun problème, on les accompagnera, mais ceux qui souhaitent demeurer conventionnels peuvent améliorer leurs pratiques agricoles, par exemple en diminuant leur usage d’intrants. Il n’y a là rien de paradoxal pour Nutrinor, car notre business ne se fait pas qu’avec l’agrochimie. Elle se fait aussi largement grâce aux services rendus aux producteurs. Il faut voir les choses autrement. Nutrinor a une personne-ressource qui se consacre à temps plein à notre démarche d’agriculture durable. Nos experts-conseils sont la clé. Ils sont formés en la matière pour accompagner les producteurs. C’est un changement de mentalité. Nous sommes tous un peu réfractaires au changement. C’est normal. Tout passe par la communication. Ça fait longtemps qu’on en parle à nos membres. Ils sont prêts. À notre dernière AGA, l’appui au Pacte agricole durale Nutrinor a été unanime. La phase de diagnostic est déjà commencée, c’est très motivant!

Patrick Dupuis

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

patrick.dupuis@lacoop.coop

patrick.dupuis@sollio.coop

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

patrick.dupuis@lacoop.coop