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Un radis pour combattre les nématodes!

Mis au point par des sélectionneurs européens, le radis Carwoodi apporte plusieurs bénéfices comme plante de rotation : en plus de constituer une excellente option de lutte verte contre les nématodes, son apport en matière organique et son effet décompactant importants favorisent la pénétration de l’eau dans le sol et l’amélioration de sa structure.

Les nématodes sont des vers filiformes de grosseur microscopique (0,1 à 1 mm). Considérés comme des organismes aquatiques, ils sont présents dans toutes les terres agricoles, peuplant tous les interstices qui contiennent de l’eau. Une seule poignée de sol peut contenir de 1 000 à 3 000 nématodes. Il en existe plusieurs milliers d’espèces, mais au Québec, quatre espèces sont majoritairement responsables de l’ensemble des dégâts sur nos cultures : Meloidogyne, Pratylenchus, Hetera et Globodera.

Les nématodes dits endoparasitaires s’alimentent sur les racines, les tubercules ou les rhizomes des plantes, et créent des déformations. Ces déformations peuvent entraîner des pertes économiques majeures, puisque les produits cultivés deviennent impossibles à commercialiser. Toutefois, certaines espèces sont bénéfiques, car elles sont essentielles à la lutte contre différentes larves d’insectes nuisibles, tels que la mouche des terreaux et le scarabée japonais. Malheureusement, certains nématodes peuvent causer beaucoup de dommages dans bien des cultures, en particulier celles de carottes et de pommes de terre.

Habituellement, les œufs éclosent en présence d’une substance sécrétée par les racines des plantes hôtes. Ils sont difficiles, voire impossibles, à éliminer complètement de nos sols, car ils sont extrêmement résistants aux conditions adverses. Les œufs peuvent survivre jusqu’à 20 ans.

Un bon dépistage et des mesures sanitaires adéquates réduisent les risques de propagation. Une façon efficace de diminuer la présence des nématodes consiste à effectuer des rotations de cultures à l’aide de plantes qui ne les attirent pas. À ce titre, la variété de radis (Raphanus sativus) Carwoodi est un bel exemple de culture de rotation permettant de lutter contre ces ravageurs.

Le radis Carwoodi a été mis au point par des sélectionneurs européens et apporte plusieurs bénéfices comme plante de rotation. Sa racine sécrète une substance qui stimule l’éclosion des œufs de nématodes. Mais par la suite, le ver ne sera pas en mesure de s’y nourrir; il mourra donc de malnutrition ou ne pourra pas se reproduire. Le radis Carwoodi contient également un très haut niveau de glucosinolates, qui agissent comme un fumigant naturel. Une fois haché et enfoui, il libère cette substance, ce qui a pour effet de fumiger le sol et de diminuer les populations de nématodes. Il offre une excellente option de lutte verte contre les nématodes, qu’il soit semé après une culture principale ou dans une rotation.

Selon des études européennes, on obtiendrait une suppression de près de 90 % de l’espèce Meloidogyne chitwoodi grâce à ce radis. Mais il présente plusieurs autres avantages. Comme il s’établit rapidement, il a une masse végétative importante et une masse racinaire élevée, qui capte les nitrates du sol afin d’éviter leur lessivage. La racine pivotante profonde du Carwoodi décompacte le sol, ce qui en améliore la structure et facilite la pénétration de l’eau. De plus, grâce à son importante masse végétative, il apporte beaucoup de matière organique au sol, laquelle sert de nourriture aux microorganismes bénéfiques.

Ce radis peut être semé soit à l’automne, comme culture de rotation, soit après la récolte. Il atteindra son plein potentiel de croissance après au moins 60 jours. Vu son établissement rapide, il est intéressant de l’utiliser comme engrais vert. L’enfouissement avant le stade floraison optimisera son effet fumigant et évitera le réensemencement. Des sols bien drainés et un pH allant de 6,4 à 7 favoriseront son développement. Dans le cas d’un semis à la volée, on suggère un taux de 15 à 18 lb par acre et une profondeur de ¼ à ½ po. Généralement, cette plante ne survit pas à nos hivers; elle se décompose dans le sol et y apporte de la matière organique.

Christine Bourbonnais

QUI EST CHRISTINE BOURBONNAIS
Christine est gestionnaire de comptes chez Sollio Agriculture. Elle est membre de l'Ordre des technologues.

christine.bourbonnais@sollio.ag

christine.bourbonnais@sollio.ag

QUI EST CHRISTINE BOURBONNAIS
Christine est gestionnaire de comptes chez Sollio Agriculture. Elle est membre de l'Ordre des technologues.

christine.bourbonnais@sollio.ag