La souffrance derrière la réussite
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Lisez la suite du reportage : Survivre à la réussite
Dixième d’une famille de 16 enfants, Jean-Paul Ouellet a grandi à Saint-Hilaire, au nord du Nouveau-Brunswick. Encore aujourd’hui, il se souvient des moqueries et des humiliations dont il a fait l’objet dans son jeune âge en raison de la pauvreté.
Toute cette honte est devenue pour lui un puissant moteur pour bâtir un empire, qu’il entreprend en 1975 avec la construction de deux poulaillers.
« Des garçons riaient de moi parce que je portais leurs vieux vêtements, trop pauvre pour en acheter des neufs, raconte Jean-Paul. Des professeurs me disaient que je ne réussirais rien de bon dans la vie, que je ferais de la prison. »
Aujourd’hui, Jean-Paul Ouellet est certes le symbole de la réussite. Toutefois, la souffrance qu’il entretient engendre des conséquences graves sur sa santé émotive, affective et physique. Il souffre de plusieurs dépendances, notamment à l’alcool et aux drogues. Sa consommation contribue à déclencher ou à aggraver un trouble bipolaire. Dans les pires moments, l’entrepreneur pense même au suicide.
Le décès de sa fille, Annick, sa relève alors âgée de 21 ans, est la goutte qui fait déborder le vase. Deux ans plus tard, l’entrepreneur sombre dans une profonde dépression et cherche de l’aide auprès de Pierrette Desrosiers, psychologue du travail en milieu agricole.
« Lors de la première rencontre, se remémore Mme Desrosiers, je demande à M. Ouellet ce qui le pousse à développer une si grande entreprise. » Il rumine cette question pendant un bout de temps. Il en vient à comprendre que cette blessure qu’il entretient depuis son jeune âge s’avère être sa motivation. « Je veux prouver à tous ces gens qui ont ri de moi que je suis capable de réussir. »
Il aura fallu quelques années pour que Jean-Paul apprenne à se connaître, à s’accepter, à se pardonner et à donner un nouveau sens à sa vie. « Je pensais qu’il n’y avait plus d’oiseaux », raconte-t-il pour expliquer que toutes les beautés de la nature avaient disparu de son paysage intérieur.
« Travailler sur soi, c’est une tâche qui n’est jamais finie », tient à préciser Mme Desrosiers.
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