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Françis Fillion, technophile enthousiaste

Photo : Françis Fillion discute technologie avec Valérie Robidas, experte-conseil à La Coop Alliance, et Hicham Bencharki, directeur Produits numériques et Innovation à La Coop fédérée.

 

Après avoir hésité, Francis Fillion, propriétaire de la Ferme Fipierre, a fait l’essai de la toute nouvelle plateforme numérique d’agriculture de précision AgConnexion, lancée par La Coop fédérée. Il ne reviendrait plus en arrière. Voici pourquoi.

« Quand Valérie [Robidas, experte-conseil à La Coop Alliance] m’a proposé d’utiliser l’imagerie satellite pour évaluer mes champs, je n’étais pas convaincu, admet le producteur laitier et de grandes cultures de Saint-Romain. Mais en réfléchissant à la productivité et à la rentabilité de mon entreprise, j’étais curieux de voir ce que ça allait donner. »

Il poursuit en disant : « J’avais l’habitude d’étendre mes engrais à taux fixe sur l’ensemble de mes terres. Ce n’est pas la meilleure pratique, car toutes les portions d’un champ ne nécessitent pas la même fertilisation. Trop, c’est comme pas assez. Dans les deux cas, ça nuit au rendement potentiel de chaque parcelle. »

Pour commencer, Francis s’est procuré les cartes d’imagerie satellite de ses terres. Ces cartes permettent de mesurer la variabilité de chaque parcelle et gérer cette variabilité dans ce qu’on appelle la gestion par zone. Dans le cas de la Ferme Fipierre, la gestion par zone a été faite pour l’application des fertilisants. Le but : appliquer la bonne dose d’intrants au bon endroit.

L’étude des cartes d’imagerie satellite et l’échantillonnage GPS des sols lui ont révélé qu’il épandait trop de potasse dans certaines zones, et parfois sur les parcelles où il tentait depuis des années d’implanter de la luzerne.

« À titre d’exemple, pour un taux fixe, on aurait épandu 1300 kg de potasse dans ce champ, alors qu’avec une application à taux variable, c’est 944 kg qui étaient nécessaires, soit une diminution de 27 %, dit Valérie Robidas. Mais c’est surtout qu’on a appliqué la potasse là où il fallait. »

« Non seulement il y a une meilleure gestion de l’intrant, mais les rendements sont aussi meilleurs, car en appliquant les bonnes doses aux bons endroits, on répond aux besoins de la plante, ajoute Hicham Bencharki, directeur des produits numériques à La Coop fédérée. »

Résultat : la luzernière de Francis n’a jamais été aussi belle, uniforme et productive.

« Il se pourrait que, dans une autre parcelle, la quantité d’engrais à appliquer soit plus élevée, précise Hicham Bencharki. L’important, c’est d’obtenir le rendement et la rentabilité les meilleurs possible. En d’autres termes, il faut traduire le tout en dollars économisés à l’hectare. »

Francis a finalement sauté à pieds joints dans le numérique, en adoptant AgConnexion pour ses 260 hectares en fourrages, céréales et maïs-ensilage.

L’homme de 40 ans est du type à « agrandir de l’intérieur ». La rentabilité de sa ferme passe avant la taille de celle-ci. C’est pourquoi il apporte une attention particulière à la qualité et à la santé de ses sols. « Les bonnes pratiques culturales, c’est la base », dit-il. Drainage, engrais vert, semis direct, récolte au bon moment… Ce dynamique et rarement inactif producteur ne néglige rien.

« Une terre de qualité et en bonne santé donne plus rendement », dit en appui Valérie Robidas.

« Une tonne de luzerne de plus à l’acre, c’est payant, et c’est les mêmes coûts fixes », ajoute Francis, qui utilise la plateforme AgConnexion au quotidien.

 

La Ferme intelligente

La plateforme numérique AgConnexion comporte deux modules : le Portail et la Ferme intelligente.

Plusieurs éléments de gestion pour les producteurs sont rassemblés sous un volet appelé Ferme intelligente. On y retrouve notamment le suivi des applications d'intrants et le Carnet de champs.

On met à la disposition des utilisateurs plusieurs informations sur leurs parcelles, analyses de sol, données de rendements, recommandations agronomiques d'intrants, plan de rotation des cultures, cartographie des parcelles, imagerie satellite, etc.) ainsi que les données de dépistage, accessibles depuis une application mobile en mode déconnecté.

Grâce à AgConnexion, le tandem producteur et expert-conseil est renforcé. La saisie d'information et la communication, simplifiées. Fini la paperasse!

En 2016, Francis a fait appliquer de la chaux à taux variable sur ses terres et a constaté l’économie qu’il en a retirée. Dès l’année suivante, il s’est procuré son propre épandeur et a fait installer un système GPS dans son tracteur. En plus de la chaux et de la potasse, il applique maintenant de l’azote à taux variable.

De plus, le dépistage des mauvaises herbes est simplifié. « Je réussis à faire en trois jours ce qui m’en prenait six, souligne Valérie. Avec la cartographie, je ne cherche plus les champs. Toutes les superficies sont notées. J’identifie la mauvaise herbe, je signale le degré de gravité et j’approuve par la prise de photos, le tout à partir d’une banque de données. Je ne prends plus de notes. Je fais sortir un rapport de dépistage et de traitement que je transmets à Francis. Il peut réagir rapidement, en sachant exactement la quantité de produits à se procurer. »

« Valérie visite mes parcelles et place ses recommandations dans la section Carnet de champ, dit Francis. Elle m’envoie un texto avec sa recommandation et une photo. Tout est là. C’est un outil pour le succès de l’entreprise. »

Patrick Dupuis

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

patrick.dupuis@lacoop.coop

patrick.dupuis@sollio.coop

QUI EST PATRICK DUPUIS
Patrick est rédacteur en chef adjoint au magazine Coopérateur. Agronome diplômé de l’Université McGill, il possède également une formation en publicité et en développement durable. Il travaille au Coopérateur depuis plus de vingt ans.

patrick.dupuis@lacoop.coop