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Irrigation 100 % électrons à la Ferme Delfland

L’énergie compte pour 30 % du bilan carbone de l’entreprise Delfland. C’est là-dessus qu’ont décidé d’agir Martin Van Winden et son neveu, l’agronome Guillaume Cloutier, en remplaçant deux pompes au diesel par trois pompes électriques. Un projet pour générer moins de gaz à effets de serre (GES) qui comporte aussi d’autres avantages.

Mi-mars, sursaut hivernal à Napierville. Il neige à plein ciel et le vent balaie les champs de terre noire, qui font plus de 3,5 mètres d’épaisseur. Malgré cette belle profondeur, la ferme est susceptible à l’érosion éolienne. Plus de 90 % des champs sont couverts de végétaux bien enracinés. C’est l’une des pratiques promues par la Chaire de recherche en partenariat en conservation et restauration des sols organiques cultivés de l’Université Laval dont Delfland est partenaire.

Chez cette ferme recrutée en 2017 par le projet Agriclimat pour devenir l’une des 38 fermes pilotes, l’agroenvironnement fait partie de la mission. Laitues, carottes, radis chinois (lo bok), oignons et ces échalotes françaises dans un emballage mauve reconnaissable entre tous dans les supermarchés : la ferme de troisième génération cultive 485 hectares de légumes, une partie en bio.

Or, on peut se demander comment articuler les gestes agroenvironnementaux. « Avant, les chaînes nous exigeaient des certifications de salubrité. Les acheteurs commencent à nous demander nos plans de réduction des émissions », révèle Martin Van Winden. En horticulture, l’empreinte carbone liée aux stations de pompage est non négligeable. Chez Delfland, quatre bassins d’irrigation approvisionnent une vingtaine de kilomètres d’aqueducs souterrains qui alimentent eux-mêmes 110 km de système d’irrigation aluminisé! « Avec les changements climatiques, les sécheresses et les grands vents sont plus sévères et fréquents, constate Guillaume Cloutier. Le rendement et la rentabilité dépendent de l’irrigation et même la lutte à l’érosion bénéficie de sols humidifiés. »

Ainsi, pour son bassin situé à côté de serres de transplants, la ferme a installé un conteneur qui contient trois pompes de 100 forces chacune, branchées sur le réseau triphasé. « On estime les économies de diesel à environ 40 000 litres par année qui, à un prix de 1,25 $ le litre, représentent une économie de 50 000 $ par année, calcule Guillaume Cloutier. Nous avons investi 300 000 $ dans ce projet qui devrait être rentabilisé en six ans. » Pour les copropriétaires de Delfland, l’électrification comporte d’autres avantages : on contrôlera les pompes intelligentes à partir d’un téléphone avec la possibilité ultérieure d’automatiser complètement l’irrigation en connectant les pompes aux tensiomètres au champ. Autre avantage notable : la pollution sonore au site principal sera dorénavant négligeable, « on entendra les oiseaux chanter », conclut l’agronome.


Pour lire tous les textes du dossier « Transition énergétique », cliquez ici


 

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Photos par Étienne Gosselin

Étienne Gosselin

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.

etiennegosselin@hotmail.com

QUI EST ÉTIENNE GOSSELIN
Étienne collabore au Coopérateur depuis 2007. Agronome et détenteur d’une maîtrise en économie rurale, il œuvre comme pigiste en communication et dans la presse écrite et électronique. Il habite Stanbridge East, dans les Cantons-de-l’Est, où il cultive le raisin de table commercialement.