On attendait 500 personnes. Elles étaient finalement plus de 800! Avec sa quarantaine d’exposants et pas loin de 90 commanditaires, la Journée Champêtre 2023 du 16 juin dernier à la Ferme Pinsonneault, située à St-Michel, est un retentissant succès.
« On est content que ça ait répondu en si grand nombre. On a même refusé du monde! affirme Daniel Pinsonneault, l’un des copropriétaires à avoir accueilli les visiteurs. Ça fait deux semaines qu'on disait qu'on n'avait plus de billets. » Les capacités du site étant limitées, il a toutefois fallu juguler ce bel enthousiasme.
Ces retrouvailles étaient donc manifestement très souhaitées. « Ça fait plusieurs années qu'on repousse cette journée à cause de la COVID-19, donc je pense que les producteurs avaient hâte de se voir », suggère Michelle Flis, directrice générale de la Fédération des producteurs de pommes de terre du Québec. C’est d’autant plus vrai que la dernière édition avait été prévue, toujours à la Ferme R. Pinsonneault et fils, en... 2020. C’est donc une fête avortée qui était attendue depuis longtemps.
Qui plus est, l’événement de cette année se démarque de ses précédentes moutures. La ferme a été soutenue d’un comité organisateur, le même qui organise le Banquet de la récolte à l’automne et est composé de Sollio Agriculture, des Patates du Lac-Saint-Jean, de Nordany, de Québec Parmentier et de la Fédération des producteurs de pommes de terre du Québec. Leur soutien a été une ressource inestimable pour la recherche des nombreux commanditaires et exposants.
Des exposants de tous les côtés
« Je pense que c'est un record dans le nombre d'exposants et toute l'activité qui est sur le site », rapporte d’ailleurs Daniel Pinsonneault. On fait un petit tour?
Sollio Agriculture est évidemment de la partie avec un curieux jeu sonnant faisant résonner les oreilles, sourire les personnes bien musclées et impressionner les spectateurs. Eh oui, sur place, on trouve un grand jeu de marteau à cloche pour les visiteurs.
La table d’à côté est tenue par Micheline Benoît, une coopératrice d’expérience – elle a passé plus de 32 ans à l’emploi de coopératives! – venue présenter les produits de protection pour l’application de pesticides. Masque, gants, tablier, couvre-tout et lunettes sont disponibles à votre BMR le plus près, y apprend-on. Renseignez-vous!
Encore quelques pas et on tombe sur le kiosque de Nordany. L’entreprise de courtage en achat et revente de semence et en transformation de pomme de terre de table était représentée, entre autres, par Ricky Roberge, lequel a justement organisé une journée champêtre chez lui, à la Ferme J. Ouimet, en 2017. Ses quelques mésaventures de systèmes électriques surchargés en 2017 auront bien servi la famille Pinsonneault, qui a su réparer des problèmes similaires rapidement le matin du 16 juin.
Un peu plus loin, c’est le kiosque de Québec Parmentier, mettant en valeur les patates Mamzells, puis l’incontournable table d’Épatante patate, d’où on pouvait repartir avec un carnet de recettes de pommes de terre, question de les apprécier à leur juste valeur gustative!
Pour se pourlécher les babines, direction crème glacée, ou encore le kiosque d’Ubald Distillerie, la distillerie appartenant à Patates Dolbec.
Les enfants n’étaient pas en reste avec les jeux gonflables, les activités de réparation de pneu ou encore le caricaturiste.
Une belle industrie et des gens soudés
Sur le site, c’est la fête et la convivialité qui règnent. À chaque extrémité du site se trouvaient les exposants de machinerie et d’équipement. Irrigation, récolte, semis, entreposage, etc. : tout le nécessaire à la production de pommes de terre y était! Et entre tout ce beau monde, pas de chicane.
« Ici, toute l’industrie est invitée! » affirme Michelle Flis. « On fait fi des compétitions et on fête la production de pommes de terre, appuie Francis Desrochers, président des producteurs de pommes de terre du Québec. Aujourd'hui, c'est le même topo qu’au Banquet, mais en été. Des fois, on se voit en compétition, mais ces journées-ci, tout le monde se parle. On est une belle industrie. »
« Le monde de la pomme de terre, c'est un monde soudé, renchérit Frédéric Tremblay, coordonnateur au développement des affaires chez Patate Lac-St-Jean. En fait, c'est mieux de travailler ensemble plutôt que de compétitionner, parce qu'au bout de l'année, tout le monde y trouve son compte. »
La visite du centre d’emballage
Il n’y a bien sûr pas que des kiosques à visiter. Au centre d’emballage, les personnes se bousculent pour découvrir les installations de la Ferme R. Pinsonneault et fils. Les guides sont toutefois rigoureux : pas plus d’une dizaine de personnes par groupe. On est 12? Ça va aller! Allez, on part voir ça!
On entre d’abord dans la salle où se trouvent les deux lignes de réception, qui entament un premier tri mécanique de la trentaine de variétés de pommes de terre produites à la ferme. Les tubercules passent ensuite à la station de lavage et à la ligne polisseuse ou à la baratte.
On monte deux séries de marches et on tombe sur la large trieuse optique. Ici, les patates sont triées par poids et par longueur, et des chaînes s’ouvrent sous elles pour les envoyer vers l’une des 12 réserves de capacité de 15 000 lb!
La suite se fait à l’emballage. Plusieurs machines permettent de remplir des sacs, en plastique ou en papier, de divers formats, allant de 3 à 50 lb.
À la découverte des terres noires
Au programme, on retrouve également Christian Provençal, l’expert-conseil de la Ferme R. Pinsonneault et fils, reconverti pour l’occasion en guide touristique des terres noires du secteur.
Toutes les heures, l’autobus scolaire prend de nouveaux passagers pour la tournée entre les rangs d’oignons verts, d’oignons semés ou transplantés, de laitue, de radis, de fines herbes ou de carottes.
En cours de route, notre guide nous apprend que les terres noires sont constituées de 95% de matière organique, qu’elles gardent très bien l’eau, mais se drainent aussi facilement.
Gaffe à la perte de matière, toutefois! La terre noire, très volatile, s’envole au moindre coup de vent. Quand le sol est sec, les bourrasques se transforment rapidement en gros nuages de terre, et la poussière soulevée s’éparpille dans les fossés, la forêt et les balcons ou les terrasses des maisons (bonjour le nettoyage...).
Bref, le sol à nu est à proscrire!
Une longue planification
Préparer une Journée Champêtre, ce sont des mois de planification. Le comité organisateur commençait à y travailler à l’automne dernier. À la Ferme R. Pinsonneault et fils, c’est aussi beaucoup d’organisation et de ménage. Certaines rumeurs entendues durant la journée parlent de près d’une semaine entière de nettoyage des installations et de l’emballage interrompu. Est-ce vrai?
« Pas une semaine! 2 ou 3 jours! » répond en souriant Daniel Pinsonneault. Il admet qu’il aurait bien aimé avoir plus de temps pour tout préparer, mais les affaires sont les affaires.
Finalement, qu’est-ce qui aura été le plus grand défi? « La météo, comme en agriculture! » répond Julien Pinsonneault, le fils de Daniel et également copropriétaire. Avec la pluie de la nuit précédente et les orages annoncés pour l’après-midi, il y avait de quoi craindre une triste température. On a au contraire eu droit à une journée fraîche, ensoleillée et accompagnée d’une petite brise pour contrer la chaleur.
Autrement dit, c’était la journée parfaite pour en profiter du début à la fin!
Photos par Stéphanie McDuff. Photo d'en-tête : la famille Pinsonneault. 2e photo : Ubald Distillerie. 3e photo : Détail du centre d'emballage. 4e photo : Le comité organisateur et quelques membres de la famille Pinsonneault.