Mutualiser l’espace dans les camions de livraison avec AgroTaxi

La Table agroalimentaire de la Chaudière-Appalaches (TACA) a lancé en mars 2025 l’application web AgroTaxi, une solution de livraison collaborative en Chaudière-Appalaches, destinée aux producteurs et transformateurs de la région.

« On voulait mutualiser les espaces dans les camions pour les denrées alimentaires », affirme Bruno Couture, directeur général de la TACA. Des économies de temps, d’argent et de personnel peuvent alors être envisagées.

Cinq mois après le lancement, ce sont maintenant près de 70 entreprises qui sont inscrites à l’application. Au total, Bruno Couture estime à quelques centaines le nombre de producteurs et transformateurs de Chaudière-Appalaches qui pourraient bénéficier du service. Il espère qu’avec la saison des récoltes qui commence, de nouveaux adhérents testeront et adopteront l’application!

Une solution pour répondre aux enjeux de la région

C’est en sondant directement l’intérêt des producteurs et transformateurs de la région que la TACA a su confirmer la véritable nécessité de mettre en marche ce projet pour le secteur bioalimentaire de la Chaudière-Appalaches. Une dizaine d’entreprises participantes ont été mises à contribution, tout au long du processus de conception, pour bien déterminer les besoins.

« L’un des défis qui ont été soulevés est que les entreprises locales à échelle humaine ne disposent pas des mêmes ressources que les grands détaillants pour livrer leurs produits. En ce sens, collaborer dans une région avec une superficie comme la nôtre est essentiel pour promouvoir l’économie locale lorsque les ressources et les capacités de transport sont limitées. C’est de là qu’est né le projet AgroTaxi, dans une volonté de simplifier et d’optimiser la logistique de livraison des produits bioalimentaires pour les producteurs et transformateurs de la Chaudière-Appalaches », explique Bruno Couture.

Comment fonctionne AgroTaxi?

1. Création d’un compte sur agrotaxi.ca.
2. Ajout d’un mode de paiement.
3. Ajout des informations relatives au transport offert ou requis (date(s), lieu de départ, lieu(x) de livraison, état des produits transportés (froids, congelés, température pièce).
4. Création automatique d’une correspondance entre le transporteur et le producteur. Le système identifie ainsi les correspondances pour chaque date et trajet proposé. Un courriel est alors envoyé aux deux parties. Si elles acceptent, un contrat simple est expédié au demandeur de service.
5. Transport des produits. Le jour de la livraison, le transporteur va chercher les produits, les livre et prend une photo du bien livré à destination, laquelle est envoyée automatiquement au demandeur.
6. Acceptation par le demandeur. Dès que la livraison est acceptée par le demandeur, le paiement s'effectue par carte de crédit.

L’application met ainsi en contact les entreprises bioalimentaires qui cherchent à faire livrer leurs produits et celles qui possèdent un véhicule de transport, prêtes à répondre à l’appel. L’abonnement au service est gratuit. C’est à l’utilisation que des frais sont appliqués. On calcule 10 $ pour venir chercher le colis, 10 $ pour la livraison à une destination précise ainsi que 0,85 $/kilomètre excédentaire au trajet initialement prévu par le transporteur. « Et le tarif est connu dès qu’il y a une correspondance entre demandeur et livreur. Pas de surprises », ajoute Bruno Couture.

Ce sont 25 km maximum qui sont considérés comme un « détour » standard. Au-delà de cette distance, il n’y aura pas d’équivalence de trajets qui se formera. Ce mode de fonctionnement suggère donc que plus il y aura d’adhérents ayant une livraison en même temps à proximité les uns des autres, plus les coûts de kilométrage seront réduits et plus le nombre de correspondances augmentera.

Avec AgroTaxi, un entrepreneur qui effectue ses livraisons pourra rentabiliser ses déplacements en acceptant de livrer les produits d’une autre entreprise sur sa route contre rémunération. À l’inverse, un entrepreneur pourra faire livrer ses produits sans avoir à se déplacer, et ce, à moindre coût, tout en contribuant activement à réduire les émissions de gaz à effet de serre.