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Érablière 4.0 : connectée de l’arbre jusqu’au sirop

Le Coopérateur a rencontré trois acériculteurs qui ont intégré l’automatisation et la gestion à distance dans leur érablière. Grâce à la technologie, ces trois producteurs peuvent s’adonner à leur passion deux fois plutôt qu’une, puisqu’ils travaillent tous aussi à plein temps chez un fournisseur d’équipements acéricoles.

Loin, mais tout aussi présent

Le cas de Serge Tanguay est vraisemblablement unique. Cet acériculteur habite dans Bellechasse, d’où il gère son érablière de 82 000 entailles, qui se situe – tenez-vous bien – en Gaspésie! Bien que six heures de route le séparent de son entreprise, il peut en contrôler les opérations du bout des doigts au moyen de la technologie.

Serge Tanguay travaille comme directeur des ventes au Canada aux Équipements d’érablière CDL. Il a installé dans son érablière chacune des nouveautés technologiques développées par l’entreprise au cours des années. Il peut ainsi, à partir de chez lui ou de n’importe où ailleurs, voir ce qui se passe dans son érablière, la gérer à partir de son téléphone et apporter du soutien aux employés sur place grâce à la technologie CDL Intelligence.

« Tout est 100 % automatisé et/ou contrôlé à distance, de l’arbre jusqu’à l’étape de la cuisson du sirop, explique le producteur. Grâce à CDL Intelligence, j’ai accès à tous les contrôles et données sur mes 380 ha, encore plus rapidement que si j’étais sur place. »

Pour l’évaporation, la filtration et la mise en barils, une intervention humaine directe demeure nécessaire pour l’instant. La gestion à distance par CDL Intelligence fonctionne si bien que Serge Tanguay participe physiquement à la saison des sucres seulement durant les fins de semaine ou lors de l’implantation de nouvelles technologies.

A-t-il l’impression de manquer quelque chose en étant aussi loin? « J’ai le même degré de contrôle sur les équipements que si j’étais à l’érablière, explique-t-il. Je retire autant de satisfaction en déléguant et en soutenant mon équipe à distance. » 

Tout est dans l’équilibre

« Équilibre » est un mot qui revient souvent dans le discours de Marc-André Chabot, directeur de la recherche et développement aux Équipements d’érablière CDL, et exploitant d’une érablière de 70 000 entailles située à Armagh, dans Bellechasse.

« Chez CDL, nous savions que l’automatisation était la voie de l’avenir, affirme Marc-André Chabot. La nouvelle génération a une vision différente du milieu du travail. Nos pères et nos grands-pères étaient prêts à travailler plus de 100 heures par semaine; maintenant, les parents veulent passer plus de temps en famille plutôt que de toujours travailler. La technologie contribue à aller chercher un équilibre entre tous les aspects de la vie des acériculteurs en simplifiant les opérations. » 

Depuis que Les Équipements d’érablière CDL ont entrepris le virage technologique, ils mettent un point d’honneur à rendre la technologie accessible à tous. « On ne veut pas que notre système puisse être utilisé seulement par des ingénieurs de la NASA, mais par Monsieur et Madame Tout-le-monde », soutient Marc-André Chabot. C’est pourquoi lui et son équipe de recherche et développement travaillent continuellement à simplifier et à optimiser les produits. « On veut que les producteurs puissent prendre les bonnes décisions, et le système CDL Intelligence est conçu de façon à les soutenir dans leur processus décisionnel. »

Une deuxième révolution

Grâce à l’automatisation et à la gestion à distance, trois des quatre frères copropriétaires de l’Érablière M.M.P.S. Côté (Michel, Mario, Patrick et Sylvain) conservent un emploi à plein temps à l’extérieur de l’entreprise. Dans le cas des grosses érablières comme celle des frères Côté, la technologie permet de limiter le besoin de main-d’œuvre. « Nous sommes passés de 10 000 entailles à 68 000 aujourd’hui en conservant seulement deux employés à temps plein, dont mon frère, dit Sylvain Côté. Ce ne serait pas possible sans la technologie. »

Ce n’est qu’en haute saison que l’entreprise fait appel à des contractuels pour l’entaillage, le nettoyage de la tubulure et la réparation des fuites. La tâche fastidieuse que représente la localisation des fuites se trouve grandement facilitée par les capteurs de vide connectés installés sur le réseau de tubulure. « Nous pouvons orienter les travailleurs en forêt en ciblant la position des fuites à réparer, au lieu de parcourir la forêt en entier pour essayer de trouver le problème », explique l’acériculteur.

Sylvain Côté compare le virage technologique actuel à la révolution qu’a provoquée l’avènement de la tubulure dans les années 1970-1980. « Mon oncle, qui était un des précurseurs à cette époque, se faisait dire qu’il dénaturait l’acériculture, mais il ne faisait que se donner les moyens d’exploiter son entreprise. De la même façon, la technologie nous permet de profiter en famille de l’érablière les fins de semaine, sans avoir à tout gérer. » 

Vers l’érablière du futur

La vision 4.0 des Équipements d’érablière CDL vise à créer l’érablière 100 % automatisée, contrôlable à distance. L’objectif est la synergie complète et la connectivité entre toutes les étapes automatisées de production du sirop d’érable et de ses dérivés. La suite logique : l’érablière intelligente 5.0!

Pour en apprendre davantage, consultez cette vidéo.

Photo : Équipements d'érablière CDL

Nancy Malenfant

Nancy est détentrice d’une maîtrise en gestion et gouvernance des coopératives de l’Université de Sherbrooke ainsi que d’un diplôme d’agriculture. Journaliste depuis bientôt 20 ans, elle se spécialise en agriculture et environnement.

nancy.malenfant@sollio.coop

Nancy est détentrice d’une maîtrise en gestion et gouvernance des coopératives de l’Université de Sherbrooke ainsi que d’un diplôme d’agriculture. Journaliste depuis bientôt 20 ans, elle se spécialise en agriculture et environnement.