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Rapport du réseau aviaire : compte rendu aux producteurs et intervenants

En collaboration avec les médecins vétérinaires membres de son Réseau aviaire, le MAPAQ produit un rapport en santé avicole quatre fois par année à l’intention des médecins vétérinaires du secteur.

Ce bulletin permet aux producteurs et aux intervenants d’être au fait de l’évolution de la santé avicole au Québec. En voici les faits saillants pour la période de juin à août 2022.

Bronchite infectieuse 

Ce trimestre, il y a eu 28 diagnostics de bronchite infectieuse à la suite d’une nécropsie comparativement à 74 au trimestre précédent et 38 lors du même trimestre l’année précédente. Cette diminution était prévisible considérant le caractère saisonnier du virus. Il est néanmoins encourageant de constater qu’après un pic record au trimestre de mars à mai, on atteint, ce trimestre, un nombre de diagnostics trimestriels au plus bas niveau des cinq dernières années.

Coccidiose 

Les vétérinaires du réseau affirment voir, depuis la dernière année, une diminution de l’efficacité de certains anticoccidiens chimiques. Bien que l’utilisation des vaccins pour la coccidiose ne soit pas très répandue actuellement, cette approche demeure un outil intéressant dans la gestion de la coccidiose en élevage.

Entérite nécrotique 

Un cas d’entérite nécrotique est survenu dans un troupeau de reproducteurs à chair de 30 semaines d’âge. Un pic de mortalité est survenu après un changement de réservoir d’eau. Il arrive fréquemment que les biofilms des lignes d’eau contiennent du Clostridium perfringens lorsque les comptes bactériens sont élevés. Il est donc judicieux de porter une attention particulière aux réservoirs et lignes d’eau afin de tester pour la présence du pathogène et de s’assurer d’instaurer un bon lavage et désinfection du système. À noter que l’évaluation des pathogènes présents dans les biofilms des lignes d’eau est un service offert par la Chaire en recherche avicole. 

Infection à Enterococcus cecorum 

Au laboratoire du MAPAQ, il y a eu 148 diagnostics d’infections à Enterococcus cecorum chez le poulet à chair comparativement à 114 au trimestre précédent et à 128 lors du même trimestre l’année précédente. On observe une tendance à la hausse des diagnostics en nécropsie depuis 2019. Au questionnaire d’impressions cliniques, la moitié des répondants affirme voir une augmentation des cas. Un des répondants affirme voir des récidives sur des sites ayant été préalablement diagnostiqués. 

Toutes maladies infectieuses, incluant les infections à E. cecorum, sont causées par un déséquilibre entre l’immunité de l’animal et la pression d’infection d’un pathogène. Cette pression d’infection peut être augmentée de différentes manières, par exemple via des vides sanitaires trop courts ou des lignes d’eau mal lavées. Parallèlement, l’immunité de l’animal peut être impactée négativement via des éléments de stress d’élevage qui lui sont imposés. Notamment, une vitesse de croissance accrue peut entraîner des stress mécaniques le rendant plus susceptible aux problèmes locomoteurs. Ces stress mécaniques des articulations et des plaques de croissance des os, peuvent causer de l’inflammation, ce qui y favorisera l’implantation de bactéries, particulièrement Enteroccocus. Considérant la pression croissante et continue du consommateur, des gouvernements et de l’industrie avicole canadienne à réduire l’utilisation des antibiotiques, la révision des pratiques d’élevage est essentielle à la prévention et à la gestion d’E. cecorum.

Portrait influenza aviaire au Canada

Le tableau ci-dessous montre les cas d’influenza aviaire hautement pathogène diagnostiqués au Canada, dans les élevages commerciaux, les élevages de basse-cour et les oiseaux sauvages, en date du 2 novembre 2022.

Tableau 1

Le MAPAQ recommande à tous les éleveurs de volailles de rehausser leur biosécurité et leur vigilance. Pour plus de détails sur l’influenza aviaire consultez la page web du MAPAQ.

Photo par Étienne Gosselin