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Vie agricole

Relève non apparentée, avenue à considérer?

La relève agricole occupe à juste titre de plus en plus de place dans les discussions en agriculture. Toutes les pistes de solutions sont à l’étude. La relève non apparentée pourrait bien être la réponse dans certains cas, selon une étude réalisée par le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) du Cégep de Victoriaville.

La situation de la relève au Québec préoccupe de plus en plus les différents intervenants en agriculture.

Pourquoi? Les raisons sont  multiples. Le vieillissement de la population en agriculture est un de ces éléments. Selon Statistique Canada, l’âge moyen des propriétaires de 17 000 exploitations agricoles au Québec, soit 40% des exploitants de la province, se situe à 55 ans.

Les fermes sont de plus en plus grosses et nécessitent un capital de plus en plus important, un frein pour plusieurs jeunes. De plus, des garde fous de l’agriculture, comme le système de quotas, se retrouvent mis à mal par les ententes économiques internationales et mettent en péril les investissements réalisés par les agriculteurs et la relève. Sans être une conséquence directe, plusieurs intervenants témoignent d’une hausse spectaculaire du nombre de fermes mises à l’encan dans les dernières années, particulièrement dans les derniers mois.


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La relève au Québec ainsi que le gouvernement ont publié des rapports sur le sujet. Le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) a apporté son grain de sel en étudiant la question sous l’angle de la relève non apparentée, à travers le point de vue des cédants. La recherche a entre autre permis de documenter les besoins et les motivations des agriculteurs, de même que les conditions de réussite de telles opérations.

Lucie Veillette, chargée de projet et chercheuse au CISA, a travaillé sur l’étude. Elle a remarqué que les dynamiques familiales sont au cœur des processus, même dans le cas de transfert non apparentés. Les sphères familiales, sociales et financières s’entremêlent à plusieurs égards.

Mme Veillette a observé que plusieurs personnes ayant décidé de vendre leur ferme par ce moyen n’en était pas à leur premier essai. Ils avaient pour la plupart fait au moins deux tentatives avant de trouver le bon candidat à qui transmettre la ferme, mais parfois trois, quatre ou même cinq essais. Les cédants choisissaient ce moyen parce qu’il n’y avait pas de relève familiale ou que des tentatives avec la relève familiale avaient échoué. Ils désiraient conserver leur patrimoine en opération mais surtout avoir la possibilité de transmettre des connaissances, des savoir-faire et l’amour du métier. 


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Pour ce qui est de la relève, il s’agit dans bien des cas de jeunes formés en agriculture, issus ou non du milieu agricole, mais sans possibilité de transfert familial. Ils rêvent toutefois de vivre de l’agriculture avec des projets souvent novateurs et dans des secteurs plus nichés et particuliers. Ils recherchent aussi un cadre et un milieu de vie dynamiques où s’établir. Autant pour les cédants que les repreneurs, le transfert non apparenté est une solution dans laquelle repose beaucoup d’espoir.

Céline Normandin

QUI EST CÉLINE NORMANDIN
Détentrice d’une maîtrise en science politique, Céline est journaliste-pigiste auprès du Coopérateur. Et ce n’est pas par hasard si elle se retrouve aujourd’hui à couvrir le secteur agroalimentaire puisqu’elle a grandi sur une ferme laitière. Sa famille est d’ailleurs toujours active en agriculture. 

celine.normandin@videotron.ca

QUI EST CÉLINE NORMANDIN
Détentrice d’une maîtrise en science politique, Céline est journaliste-pigiste auprès du Coopérateur. Et ce n’est pas par hasard si elle se retrouve aujourd’hui à couvrir le secteur agroalimentaire puisqu’elle a grandi sur une ferme laitière. Sa famille est d’ailleurs toujours active en agriculture.