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Vie agricole

Producteur agricole, un métier de plus en plus stressant

Les longues journées éprouvantes et le travail solitaire ont un effet néfaste sur la santé mentale des agriculteurs. « [Ils] vivent leur détresse dans l’isolement », affirme le médecin montréalais Amir Georges Sabongui, spécialisé en psychologie clinique. « Ils ne demandent pas d’aide lorsqu’ils en ont besoin. »

De septembre 2015 à janvier 2016, l’Université de Guelph a mené une enquête en ligne sur la santé mentale auprès d’agriculteurs de partout au pays. Cette enquête a permis de recueillir plus de 1100 réponses.

Parmi les répondants, 45 % ont affirmé qu’ils éprouvaient un stress intense, 58 % ont fait état de divers niveaux d’anxiété et 35 % se sont déclarés en dépression.

Un tableau de bord pour s’évaluer

Selon le Dr Sabongui, les producteurs devraient établir de bonnes façons d’évaluer leur santé mentale, un genre de tableau de bord avec divers voyants. Les voyants verts indiquent qu’ils sont heureux, engagés et motivés. Les voyants jaunes signalent des problèmes potentiels. Les voyants rouges, quant à eux, indiquent l’apparition d’idées suicidaires.

Il est crucial que les producteurs qui sont en détresse « rompent le silence et aillent chercher de l’aide », insiste-t-il.


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Détecter la détresse

Au Québec, l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) ont collaboré étroitement pour mettre sur pied et déployer la formation Agir en sentinelle pour la prévention du suicide – Déclinaison agricole.

Les sentinelles sont des personnes travaillant sur le terrain, directement auprès des producteurs agricoles : experts-conseils, agronomes, comptables, inséminateurs, vétérinaires et même certains producteurs.

Leur rôle est de repérer les signes de détresse ou les changements de comportement d’un producteur qui pourrait être vulnérable au suicide, d’établir un contact avec ce dernier, puis d’assurer un lien avec les ressources d’aide sur le territoire.

En un an, 600 personnes ont été formées au Québec, et l’engouement est toujours important.

(Sources : Financement Agricole Canada, UPA)