Aller au contenu principal

L’agriculture en littoral

VIVACO groupe coopératif

Depuis le 1er mars 2022, les producteurs doivent obtenir une déclaration de conformité 30 jours avant les travaux au champ pour continuer à cultiver et à pâturer dans une zone littorale.

Cette déclaration est produite par un agronome par l’entremise du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), et elle certifie que le producteur peut continuer à cultiver ou à pâturer dans la zone littorale sous certaines conditions.  

Cette déclaration s’inscrit dans le cadre du régime transitoire qui a été mis en place pour mieux protéger les cours d’eau, les lacs et les rivières du Québec contre la pollution. Ce régime transitoire s’applique à toute personne qui pratique l’agriculture en littoral (culture du sol et/ou pâturage du bétail) sur une superficie située en tout ou en partie dans le littoral d’un lac ou d’un cours d’eau. Le régime transitoire décrit de nouvelles normes pour la culture dans la zone littorale. 

Une zone littorale 

Jusqu’à cette année, les producteurs québécois étaient autorisés à cultiver dans les zones littorales et inondables. Une zone littorale est une zone qui s’étend d’une rive submergée en permanence à la ligne des hautes eaux. Cette zone peut être inondée par un cours d’eau à n’importe quel moment de l’année, par exemple lors des fortes pluies d’automne ou de la fonte des neiges, et la durée de l’inondation peut varier de quelques heures à plusieurs semaines.  

Effets sur les cultures? 

  • 10 % des terres littorales doivent être couvertes de plantes pérennes (cela inclut la bande végétalisée). 

  • À partir de 2023, 20 % de la superficie de la plaine inondable devra être couverte de végétation enracinée avant le 1er décembre. 

  • Cette superficie devrait augmenter de 10 % par année jusqu’à ce que la zone littorale soit complètement couverte de végétation enracinée au 1er décembre.  

  • La bande végétalisée peut être fauchée pour entretien après le 15 août (à condition que les plantes aient au moins 30 cm de hauteur au 1er novembre). 

Effets sur la gestion des pesticides? 

  • L’épandage de pesticides des classes 1 à 3A doit être effectué conformément à une justification agronomique obtenue au préalable, sauf dans le cas d’un biopesticide ou d’un pesticide destiné à détruire une prairie.  

  • L’application de pesticides est interdite sur les bandes végétalisées et ne peut se faire qu’avant le 1er septembre sur les cultures sur pied ou les parcelles en semis direct.  

Effets sur la gestion des engrais? 

  • L’épandage de fumier doit être effectué avant le 1er septembre (ou dans certains cas avant le 1er octobre, si le producteur dispose d’une lettre de recommandation signée par un agronome).  

  • L’application d’engrais minéraux après le 1er septembre n’est autorisée que pour l’établissement ou le maintien d’une couverture végétale complète.  

  • Les amas aux champs ne sont pas autorisés sur le littoral, et le fumier ne peut être épandu le long de la bande végétalisée. Les épandages (de même que le pâturage) doivent se faire en conformité avec un plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF) et un bilan de phosphore établis conformément au Règlement sur les exploitations agricoles (REA).  

La plupart des producteurs agricoles du Québec connaissent déjà les champs sujets aux inondations (fréquence de un an sur deux). De nombreux producteurs utilisent déjà les meilleures pratiques de gestion, comme le semis direct et la culture de couverture, pour protéger leurs sols et leurs cours d’eau. Ce régime transitoire de gestion des zones littorales se veut constructif et réalisable, en plus de favoriser la durabilité agronomique et environnementale.

(Source: Nicol Giles, représentante SATEG, Sollio & Vivaco. Le texte est paru dans l'encart Vivaco partagé dans le Coopérateur de mai-juin 2022.)

Photo : Pierre Lahoud